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Montréal en Lumière: Coral Egan au La Tulipe

Montréal en Lumière: Coral Egan au La Tulipe
Jean-François Cyr

MONTRÉAL - En septembre 2012, nous étions témoin de l’importante transformation de style de la chanteuse Coral Egan à la sortie de son album folk-rock jazzy The Year He Drove Me Crazy, « une sorte de bulle, une histoire personnelle, une autobiographie romancée ». Avant son concert annoncé au cabaret La Tulipe, dans le cadre du Festival Montréal en Lumière, nous avons jasé avec la principale intéressée.

Il y a quelques années, l’une de nos belles voix québécoises s’était plongée dans un prenant passage à vide. Une longue réflexion nourrie par le doute et les frustrations qui s’est installée entre la sortie décevante de l’album Magnify, (2007) et la parution de The Year He Drove Me Crazy (fin 2012).

Manque d’encadrement ? Perte de sens ? Mauvaises décisions ? Problèmes à s’adapter aux nouvelles réalités du milieu ? Une musique de niche (en l’occurrence le jazz) difficile à commercialiser ? Un peu de tout expliquera en entrevue Coral Egan, qui s’est faite connaître avec les opus The Path Of Least Resistance (2002) et le très apprécié My Favorite Distraction paru en 2004 (qui lui permettait de remporter un Félix et une nomination au Juno awards).

Dans un café de la rue Sainte-Catherine, la charmante femme se fait rassurante : le ciel s’est éclairci depuis 2012, même si elle réagit toujours avec vigueur à la difficulté de vivre de la musique. Après ce long hiatus, cette maman, artiste et également fille de la chanteuse Karen Young a finalement repris le collier en donnant un coup de barre considérable à son style musical. Résultat : son jazz devient plus « accessible » et se marie au folk et à l’indie-rock.

Nouvelle voix

«Aujourd’hui, il faut beaucoup s’investir, explique la chanteuse. C’est un grand défi que d’arriver à vivre de sa musique, du moins de manière authentique. Je trouve que les femmes se respectent de moins en moins dans ce monde rempli de clichés et de stars momentanées (une longue discussion s’installe à ce sujet). Dans plusieurs domaines, les méthodes de travail ont aussi changé. Il faut dire que je proviens d’une autre époque (malgré le fait qu’elle n’a même pas 40 ans). Je veux dire que j’ai appris à faire de la musique de manière plus classique. Le milieu s’est transformé drastiquement au cours des dix dernières années. J’ai dû m’adapter aux nouvelles réalités.»

«Désorientée, je ne savais pas trop comment aborder la musique, renchérit-elle. Je me suis retirée quelque temps pour faire le point. J’ai par le fait même réfléchi à mes rôles de mère, de femme et de créatrice. C’était une démarche très personnelle. En plus, j’ai dû recevoir une opération chirurgicale en raison de polypes sur mes cordes vocales (elle sourit). C’était le bordel complet dans ma tête! Au final, j’ai retrouvé l’envie de chanter.»

Coral Egan s’est donc réinventée. Et d’une jolie façon d’ailleurs. Rappelons que son disque The Year He Drove Me Crazy a été bien reçu l’an dernier, au point d’être nominé pour les prix de l’ADISQ 2013 [dans les catégories Meilleur album anglophone ainsi que Meilleure prise de son et mixage], aux côtés des Champion (°1), Elisapie (Travelling Love), Groenland (The Chase) et Marilou (60 Thoughts a Minute). Nouvelle toute fraîche, The Year He Drove Me Crazy est aussi nominé pour un Juno awards dans la catégorie Meilleur album de l’année – adulte contemporain.

Cet album s’écoute avec aise, même s’il ne réinvente pas le genre folk-rock, déjà très exploité chez nous. Il étonne ça et là grâce à ses petits détails cachés (gracieuseté des collaborateurs Robbie Kuster, Mishka Stein et de trois musiciens du groupe Plants and Animals,) et par cette manière sensible de livrer ce mélange de soul californienne, d’indie-rock et de jazz, dans une formule résolument « plus pop ».

« Full band »

La musique du disque The Year He Drove Me Crazy vaut certainement la peine d’être entendue sur scène, d’autant plus que « la formule full band » à l’objectif d’injecter à l’univers relativement posé de Coral Egan une dose d’énergie supplémentaire sur les planches.

« Je n’ai jamais joué au cabaret La Tulipe. J’y serai avec les musiciens de la tournée [le bassiste Pierre Erizias, le guitariste Chris Corgnello, le batteur Julien Blais et le claviériste Jonathan Cahier]. J’ai eu l’occasion de proposer souvent les nouvelles chansons sur scène depuis la sortie de l’album. Je peux donc m’amuser tout en étant en confiance. J’aime aussi retravailler mes anciennes chansons pour les mettre au goût du jour. Sur scène, j’aurai un petit keyboard et un piano. Mais mon rôle principal est de chanter. »

Coral Egan – 21 février, 19h30 – La Tulipe, Festival Montréal en Lumière.

La jeune chanteuse Safia Nolin, une belle voix d’ici, assurera la première partie. Elle sera accompagnée du guitariste Rick Haworth et de la percussionniste-chanteuse Audrey-Michèle Simard.

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