La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déposé des accusations contre deux anciens hauts dirigeants de SNC-Lavalin. Il s'agit de l'ex-vice-président exécutif de la firme Sami Abdellah Bébawi et de l'ex-vice-président contrôleur Stéphane Roy.
M. Bébawi est accusé de fraude de plus de 5000 $, de blanchiment de produits de la criminalité, de possession de biens criminellement obtenus et de contravention à la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers.
Les accusations ont été déposées à Montréal le 31 décembre dernier. Un mandat d'arrestation a aussi été lancé à l'encontre de M. Bébawi, car les autorités ne savent pas où il se trouve.
M. Bébawi a quitté SNC-Lavalin en janvier 2007 après avoir été le grand patron de la division construction.
Radio-Canada avait révélé que pour des travaux effectués en Libye par SNC-Lavalin, M. Bébawi avait utilisé des « agents commerciaux » pour camoufler des pots-de-vin à des dictateurs et des commissions personnelles.
Il aurait ainsi empoché quelque 20 millions de dollars dans des comptes suisses qu'il a ensuite transférés au Canada notamment pour acheter des propriétés et investir dans la construction de condos.
Son successeur à la tête de la division construction, Riadh Ben Aïssa, actuellement emprisonné en Suisse pour escroquerie, corruption et blanchiment d'argent, avait également créé une société écran, Duvel Securities, à partir de laquelle il a versé 4 millions de dollars à M. Bébawi.
Des accusations de fraude ont aussi été portées contre l'ancien vice-président contrôleur Stéphane Roy. Il est également accusé de contravention à la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers et au Règlement sur l'application des résolutions des Nations unies sur la Libye.
M. Roy a reçu une citation à comparaître à Montréal le 5 mars prochain.
Stéphane Roy est celui qui a embauché en juillet 2011 Cynthia Vanier, détenue relativement à un présumé complot visant à faire entrer au Mexique Saadi Kadhafi, l'un des fils du défunt dictateur libyen et sa famille sous de faux noms et avec de faux papiers.
SNC-Lavalin n'a pas voulu commenter vendredi les accusations contre ses anciens employés.