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Une société espagnole, FerroAtlàntica, obtient d'importants avantages pour s'implanter au Québec

Une société espagnole obtient d'importants avantages pour s'implanter au Québec
Radio-Canada.ca

DAVOS, Suisse - Comblée par de l'énergie au rabais et un congé fiscal de dix ans, la société espagnole FerroAtlàntica va s'implanter au Québec.

Dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le premier producteur mondial de silicium métal a annoncé mercredi un investissement de 375 millions $ au Québec et la création de plus de 300 emplois.

Le site de la future usine n'est pas encore choisi mais la vallée du Saint-Laurent et le Saguenay sont dans la mire puisqu'un port en eau profonde est requis. La construction est prévue «dans les prochains mois» et le début des activités industrielles est souhaité pour la fin de l'année 2016.

Le silicium métallurgique est une composante d'alliage destinée entre autres à l'industrie automobile, à la production de silicone, de béton haute performance et de panneaux solaires. Avec le quartz que l'on retrouve dans le sous-sol du Québec, des résidus forestiers pourront être utilisés pour la transformation des matières premières en silicium métal.

L'entreprise espagnole est la première société à profiter des généreuses mesures incitatives que comporte la politique économique «Priorité emploi» présentée l'automne dernier par la première ministre Pauline Marois et le ministre des Finances Nicolas Marceau.

FerroAtlàntica aura donc droit à un congé de taxes d'une durée de dix ans et à un rabais d'un cent du tarif L d'Hydro-Québec _ 4,4 cents le kilowattheure _ pour les grandes entreprises.

Investissement Québec souhaite aussi prendre une participation de cinq à dix pour cent dans le projet, ce qui représente un montant oscillant entre 20 millions $ et 30 millions $.

Des conditions «très favorables», a convenu le directeur général de FerroAtlàntica, Pedro Larrea, en point de presse aux côtés de la première ministre.

«L'avenir de FerroAtlàntica aujourd'hui se trouve au Québec, a lancé M. Larrea. Nous avons trouvé de la compréhension pour nos problèmes et des solutions à nos problèmes, des solutions pour l'électricité (et) des solutions financières.»

L'énergie au rabais consentie à cette entreprise risque de faire des jaloux. L'aluminerie Alcoa, par exemple, menace de fermer trois de ses complexes au Québec dès 2015 si elle n'obtient pas un tarif en deçà du tarif L.

Mme Marois avait cependant une réplique toute prête pour les alumineries.

«Nous allons leur dire que FerroAtlàntica investit 375 millions $ et donc cela peut justifier que cette nouvelle implantation industrielle s'accompagne d'un rabais en électricité», a-t-elle dit.

La création de 300 emplois est un baume pour la première ministre qui a été rattrapée à Davos par les difficultés de Bombardier. Le géant de l'aéronautique a annoncé mardi le licenciement de 1700 employés, dont plus d'un millier dans ses installations de Montréal et Mirabel.

La chef du gouvernement a dit être «très désolée» pour les travailleurs mis à pied mais s'est montrée optimiste pour l'avenir.

«Je suis confiante pour la suite des choses. Bombardier est une très grande entreprise. Ils ont eu dans le passé certaines difficultés, ils ont toujours respecté leurs engagements», a-t-elle souligné.

Conséquence du contexte économique, Bombardier accuse une diminution de son carnet de commandes pour les avions d'affaires. En outre, l'entrée en service de ses appareils CSeries a été reportée à la deuxième moitié de 2015.

Un tel ralentissement n'est pas inédit dans l'industrie de l'aéronautique, a fait valoir Mme Marois, rappelant que les constructeurs Embraer et Airbus avaient aussi été confrontés à des délais dans la mise en service de nouveaux appareils.

Présent à Davos pour entretenir et élargir ses relations d'affaires, le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, a voulu lui aussi se faire rassurant. Il a indiqué que de nouvelles mises à pied ne figuraient «pas dans les plans» de l'entreprise.

«C'est sûr qu'on n'aime pas faire des mises à pied, mais si on regarde la croissance à long terme, ce qui est important, c'est de faire des investissements pour l'avenir et c'est ce qu'on fait. Alors pour moi, les choses sont en place pour créer de la croissance dans le futur», a-t-il dit.

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