Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ukraine: l'UE s'alarme et menace de sévir

Ukraine: l'UE s'alarme et menace de sévir

L'Union européenne a haussé le ton mercredi contre l'Ukraine, après les violences meurtrières de ces derniers jours, en menaçant de sévir contre Kiev, alors que certains pays européens plaident pour des sanctions.

"Nous sommes choqués" par la mort de manifestants et nous "déplorons dans les termes les plus forts l'usage de la force et les violences", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. "Nous allons continuer à suivre de très près ces développements et à évaluer de possibles actions par l'Union européenne et les conséquences pour nos relations avec ce pays", a-t-il ajouté.

Le président français François Hollande a exprimé "sa très vive préoccupation" après des affrontements "de plus en plus violents".

Depuis dimanche, les violences se sont en effet multipliées dans le centre de la capitale ukrainienne, les manifestants dénonçant l'adoption de lois répressives. Les affrontements ont fait plusieurs morts.

Mercredi, les Etats-Unis ont annoncé de premières sanctions, en révoquant les visas de plusieurs Ukrainiens "liés aux violences". Ils n'ont pas révélé l'identité ni la fonction de ces personnes, mais précisé qu'ils envisageaient "d'autres mesures contre les responsables des violences actuelles".

Du côté de l'UE, les choses sont toujours plus compliquées. M. Barroso a jugé "prématuré" de dire quelles pourraient être les mesures européennes. Il a seulement affirmé que l'UE avait à sa disposition "plusieurs instruments".

Il a aussi souligné que les décisions étaient principalement de la responsabilité des Etats membres et devraient être prises "collectivement". Lundi, lors de leur réunion mensuelle, les ministres des Affaires étrangères ont exprimé leur préoccupation et condamné les lois restreignant les libertés d'expression et de manifestation. Mais la question des sanctions n'était pas officiellement à l'agenda.

Les plus en pointe contre le régime du président Viktor Ianoukovitch ont été la Suède et la Lituanie, dont le ministre Linas Linkevicius a évoqué l'adoption de sanctions. Il a récidivé mercredi, estimant que "la possibilité d'appliquer des sanctions" n'était "pas exclue si la violence ne cessait pas".

A Berlin, Andreas Schockenhoff, vice-président du groupe parlementaire de la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a affirmé que l'UE devait "penser à d'éventuelles sanctions".

Mais "il n'y a rien de concret sur la table pour le moment", a indiqué une source européenne. A ce stade, "il n'y a aucun travail technique engagé pour des sanctions éventuelles", a confirmé une autre source, en soulignant que le degré d'accord entre les Etats sur de telles mesures éventuelles était "une autre question".

Pour le ministre lituanien, "les appels au dialogue et à l'arrêt de la violence ne fonctionnent pas. Le temps presse et la situation se détériore", a-t-il dit à l'AFP à Vilnius en plaidant pour une réponse "plus ferme".

Il a évoqué non pas des sanctions contre le pays mais des "sanctions ciblées" contre les "responsables de cette situation", par exemple des restrictions à leur liberté de circulation et des mesures contre leurs avoirs financiers.

L'UE a déjà adopté des sanctions contre le Belarus, autre pays membre du Partenariat oriental, cette initiative lancée en 2009 afin d'arrimer six anciennes républiques soviétiques à l'Europe. Des responsables de ce pays sont visés depuis plusieurs années par une interdiction de visas et un gel de leurs avoirs.

Alors que l'UE affirme que l'accord d'association refusé fin novembre par l'Ukraine est toujours sur la table, une autre source européenne évoque l'hypothèse d'une suspension des discussions sur ce texte. Dans le cadre de l'aide européenne à sa modernisation politique et économique, l'Ukraine a reçu ces dernières années des centaines de millions d'euros de la part de l'UE, qui pourrait jouer aussi sur ce levier.

Dans l'immédiat, les Européens semblent vouloir continuer à jouer la carte du dialogue. Le commissaire chargé des relations entre l'UE et les pays de son voisinage, Stefan Füle, est attendu à Kiev vendredi et samedi pour rencontrer des représentants du régime et de l'opposition.

bur-jlb/jri/via

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.