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Transfert Neymar: la plainte contre le président du Barça jugée recevable

Transfert Neymar: la plainte contre le président du Barça jugée recevable

Le justice espagnole a déclaré recevable mercredi une plainte contre le président du FC Barcelone au sujet du transfert de Neymar et a ordonné une série d'actes préliminaires pour éclaircir les conditions financières de l'arrivée du Brésilien à l'été 2013.

Sandro Rosell, qui affirme que ce transfert a coûté 57 millions d'euros au Barça, a été accusé par un "socio" (supporteur-membre) d'"appropriation indue", un délit apparenté en droit français à un abus de bien social. Le plaignant fait valoir que les "socios" du club ignorent la "destination réelle" du montant versé pour cette opération.

Dans un arrêt, un juge de l'Audience nationale de Madrid a estimé que "partant de l'examen du contenu de la plainte et, plus particulièrement des documents réclamés au FC Barcelone, il existe suffisamment d'éléments pour recevoir la plainte déposée".

Le juge Pablo Ruz a ordonné que la justice obtienne divers documents avant de pouvoir entendre Sandro Rosell, comme ce dernier en avait émis le voeu lundi lors d'une conférence de presse.

Le magistrat estime qu'il n'y a pas "d'urgence ou de nécessité d'entendre" Rosell en tant que "mis en examen" jusqu'à ce que l'enquête préliminaire soit plus avancée.

L'arrêt, qui va dans le sens de l'avis du parquet, prévoit l'envoi d'une commission rogatoire au Brésil afin que le club de Santos, qui a cédé Neymar au Barça, livre le contrat du joueur de 21 ans ainsi que le contrat du transfert.

Il réclame d'autre part à Neymar lui-même qu'il fournisse "le contrat signé avec la société N&N" (qui appartient apparemment au père du joueur) dans lequel il cédait ses "droits économiques futurs".

Enfin, il demande à la Fifa qu'elle lui transmette les documents dont elle dispose dans ses archives concernant le transfert.

Le Barça a dit officiellement avoir payé 17,5 millions d'euros à Santos et 40 millions "à une société" pour s'attacher les services de Neymar, mais s'est abrité derrière des "raisons de confidentialité" pour ne pas dévoiler le détail du montage financier.

Au vu du contenu de la plainte et des documents déjà remis par le club à la justice fin décembre, le juge écrit que certains éléments "pourraient indiquer une simulation contractuelle présumée".

Selon l'arrêt, la documentation fournie par le club montre qu'en novembre 2011, le FC Barcelone, Neymar et N&N ont signé un contrat qui manifestait l'intention du Barça d'embaucher le joueur en 2014.

En anticipant le transfert en 2013, le Barça a toutefois dû signer un nouvel accord en reconnaissant n'avoir pas respecté ce premier contrat et en devant verser une pénalité de 40 millions d'euros à N&N, explique le juge, validant l'analyse du parquet.

Mais si 10 millions d'euros d'acompte figurent bien dans l'exercice 2011-2012 du club, les comptes de l'année suivante ne font pas mention de ces 40 millions au titre de la clause de pénalité. Seuls des frais dérivés sont mentionnés dans une autre partie des comptes, mais sans le montant, poursuit le magistrat, qui estime "a priori vraisemblable la qualification des faits relatés (...) comme constitutifs d'un possible délit d'appropriation indue".

Cette décision de justice est un camouflet pour le Barça, qui avait affiché il y a dix jours son "indignation la plus énergique" contre l'avis "insolite" du parquet, jugeant l'opération "impeccable".

Les nuages semblent s'accumuler autour de ce transfert pour lequel le quotidien espagnol El Mundo a affirmé que le Barça avait déboursé un total 95 millions d'euros, en citant des "contrats signés entre le club et le joueur brésilien se trouvant à l'Audience nationale" et auxquels il a eu accès.

Ces informations de presse ont contraint Sandro Rosell à réaffirmer lundi que le Barça n'avait versé que 57 millions d'euros et à demander au juge de l'entendre "au plus tôt".

La semaine dernière, Neymar, indisponible entre trois à quatre semaines en raison d'une entorse à la cheville, a déclaré pour sa part qu'il n'y avait "rien d'illégal" dans son transfert.

elc-jed/sg/sk

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