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Genève 2: cinq clés pour comprendre

Genève 2: cinq clés pour comprendre
Syrian refugees walk among tents at Karkamis' refugee camp on January 16, 2014 near the town of Gaziantep, south of Turkey. Two weeks of battles between Syrian rebels and jihadists have killed at least 1,069 people, mostly fighters, the Syrian Observatory for Human Rights said Thursday. Among the dead, not all of whom were identified, were 608 Islamist and moderate rebels, 312 jihadists from the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) and 130 civilians, the Britain-based group said. AFP PHOTO / OZAN KOSE (Photo credit should read OZAN KOSE/AFP/Getty Images)
OZAN KOSE via Getty Images
Syrian refugees walk among tents at Karkamis' refugee camp on January 16, 2014 near the town of Gaziantep, south of Turkey. Two weeks of battles between Syrian rebels and jihadists have killed at least 1,069 people, mostly fighters, the Syrian Observatory for Human Rights said Thursday. Among the dead, not all of whom were identified, were 608 Islamist and moderate rebels, 312 jihadists from the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) and 130 civilians, the Britain-based group said. AFP PHOTO / OZAN KOSE (Photo credit should read OZAN KOSE/AFP/Getty Images)

La conférence internationale de paix sur la Syrie, organisée par l'ONU pour tenter de trouver une solution au conflit, s'est ouverte à Montreux, près de Genève. Quels sont les enjeux? À quoi peut-on s'attendre? Survol en cinq questions.

Un texte d'Ximena Sampson

La rencontre fait suite à la première réunion de Genève, en juin 2012, qui a permis à Kofi Annan, qui était alors l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, d'en arriver à un accord avec les membres du Conseil de sécurité sur les principes d'une transition à Damas.

Le nouvel émissaire, Lakhdar Brahimi, tente depuis des mois de réunir les factions ennemies autour de la même table.

Quel est le but de la rencontre?

L'objectif est de trouver une solution politique au conflit en Syrie en assurant la mise en uvre de l'accord de Genève 1 sur la formation d'une structure de gouvernement d'union nationale dotée des pleins pouvoirs exécutifs. Pour les puissances occidentales et les rebelles, cela signifie le départ de Bachar Al-Assad.

Le régime syrien, appuyé par la Russie, refuse de discuter d'une quelconque transition politique et souhaite plutôt se pencher sur la lutte contre le terrorisme.

À quoi s'attendre?

François Brousseau, analyste de Radio-Canada pour les affaires internationales, est pessimiste sur les chances de réussite de la conférence. « Tous les ingrédients sont réunis pour que ça échoue », explique-t-il. « L'opposition est divisée. Ceux qui vont à Genève veulent le départ de Bachar Al-Assad, alors que lui, il veut discuter de terrorisme. C'est un dialogue de sourds. »

Bien au fait de la situation, la communauté internationale a quand même décidé d'aller de l'avant avec cette rencontre pour « faire semblant de faire quelque chose », croit le chroniqueur. « Après être passé à un cheveu d'intervenir militairement, à la fin de l'été, il fallait bien montrer qu'on bouge et montrer qu'on ne laisse pas l'horreur se produire sans rien faire. »

Situation sur le terrain

La situation en Syrie empire de jour en jour. Le conflit a fait plus de 130 000 morts et 500 000 blessés. Quelque 2,4 millions de Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins, qui peinent à leur venir en aide. Le Liban, la Turquie, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte sont les pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés syriens.

Qui sera là?

La conférence vise à réunir les représentants du régime et les factions de l'opposition. Le secrétaire général de l'ONU a aussi invité 30 pays, dont :

  • l'Arabie saoudite (qui appuie l'opposition);
  • la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie, les États-Unis (les États membres du Conseil de sécurité); et
  • des voisins de la Syrie, tels que la Turquie, l'Irak et la Jordanie.

La délégation de Damas sera présidée par le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Walid Al-Moallem.

L'opposition, quant à elle, est déchirée. La Coalition nationale syrienne (CNS), dirigée par Ahmed Jarba, a finalement décidé de participer à la conférence, au terme d'âpres discussions et de pressions des puissances occidentales, même si certains membres s'y opposaient, et malgré le fait que le régime de Damas n'a accepté aucune de leurs conditions préalables (libération des femmes et des enfants détenus, accès de l'aide humanitaire aux zones assiégées).

Mais la CNS ne représente qu'une partie de l'opposition. Les milices qui se battent en Syrie, dont le Front islamique syrien (FIS), principale formation combattante, ont refusé de participer à Genève 2. Les Kurdes, pour leur part, n'ont pas été invités.

Même la participation du CNS a été remise en question, à la dernière minute, par la décision de Ban Ki-moon d'inviter l'Iran à prendre part à la conférence. L'invitation a finalement été retirée puisque Téhéran a refusé d'accepter les conclusions de Genève 1.

La présence de l'Iran, un des principaux appuis à Bachar Al-Assad, aurait pourtant été une bonne chose, selon François Brousseau. « Il aurait été logique de l'inviter à participer à la conférence où on discutera d'une guerre à laquelle il participe », croit le chroniqueur.

Où et quand?

La conférence se tient à Montreux, à 93 km de Genève, où il n'y avait plus d'hôtels disponibles. En effet, la conférence coïncide avec la tenue du forum de Davos et du Salon de l'horlogerie, qui sollicitent tous les établissements hôteliers de catégorie cinq étoiles.

Des négociations directes entre les représentants du régime et ceux de l'opposition sont prévues vendredi au siège de l'ONU à Genève en présence de Lakhdar Brahimi, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.

On y attend 600 journalistes du monde entier.

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