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Soudan du Sud: nouvelles atrocités, les pourparlers de paix dans l'impasse

Soudan du Sud: nouvelles atrocités, les pourparlers de paix dans l'impasse

De nouvelles atrocités commises ces derniers jours au Soudan du Sud, en guerre depuis la mi-décembre, ont été révélées mercredi, alors que les pourparlers de paix semblent dans l'impasse en Ethiopie.

Des milliers de personnes ont été tuées et un demi-million de civils ont été contraints de fuir les combats entre les troupes loyales au président Salva Kiir et les rebelles alliés à l'ancien vice-président Riek Machar.

Les Nations Unies ont imputé aux deux camps des tueries de masses, des violences sexuelles et des destructions de grande ampleur.

Un rapport rendu public mercredi par la présidence du Soudan du Sud a donné des précisions sur les ravages causés à la ville de Bor (centre) qui fut pendant trois semaines sous contrôle des rebelles, les accusant d'y avoir tué 127 malades à l'hôpital.

Après avoir changé de mains quatre fois depuis le début du conflit, Bor est revenu sous contrôle gouvernemental le 18 janvier. Les rues de la ville étaient jonchées de cadavres et de nombreux bâtiments ont été rasés.

Ce rapport n'a pu être vérifié de source indépendante, mais des civils à Bor ont évoqué auprès de l'AFP des faits atroces comme des viols collectifs et des meurtres perpétrés par les rebelles dans l'hôpital.

Des villes comme Malakal (nord), Bor et Bentiu (nord) - trois capitales d'Etat qui ont été tenues par les rebelles - "ont été réduites à des décombres, et il n'y a rien à sauver", a affirmé le porte-parole de la présidence, Ateny Wek Ateny, dans une déclaration.

Les combats ont dérivé en tueries interethniques entre membres de la communauté dinka - la plus importante du pays, à laquelle appartient le président Kiir - et celle de Riek Machar, les Nuer.

A Addis Abeba où se déroulent des pourparlers sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, qui regroupe sept pays de la région), une nouvelle rencontre directe entre belligérants a eu lieu mercredi après-midi.

"Plus important que la signature sera le travail à faire après (...) car les comportements sur le terrain ne changeront pas par un trait de plume", a dit mardi soir le délégué des rebelles, Mabior Garang.

Getachew Reda, porte-parole du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a admis que les pourparlers étaient "lents", mais a assuré que "jusqu'ici, il y a eu de vrais progrès".

"Il y a eu tant de sang inutile jusqu'ici, et il y a tant d'incompréhension et de rancoeurs ce dernier mois, qu'il serait téméraire d'escompter que les deux adversaires se mettent d'accord d'un claquement de doigt", a dit à l'AFP M. Getachew.

"Oui, il y a des gens qui souffrent (...) Mais jusqu'ici les négociations se poursuivent, et si nous regrettons que la cessation des hostilités tarde, nous ne pas pouvons dire que la situation est désespérée".

Un projet de cessez-le-feu de l'IGAD, que l'AFP a pu lire, et qui a été présenté aux délégations à Addis Abeba, relève "le degré de souffrances humaines" depuis le début des combats, le 15 décembre 2013.

La proposition de cessez-le-feu insiste sur le fait que les deux camps doivent se "retenir" d'attaquer les civils, de faire appel à des enfants-soldats, et de commettre "des viols, des abus sexuels et de la torture".

Les forces gouvernementales ont pris cette semaine le contrôle de Malakal, un enjeu stratégique du conflit, dernière ville importante tenue par les rebelles.

Ceux-ci restent néanmoins puissants, contrôlant toujours de vastes zones de campagne, et les combats continuent.

Le porte-parole de M. Kiir est revenu sur ses commentaires de lundi, lorsqu'il avait accusé les Nations Unies de vouloir créer un "gouvernement parallèle".

Mais Ateny Wek Ateny a souligné que M. Kiir était "résolu à voir l'ONU et toutes les organisations internationales respectées et protégées sans réserve".

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