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La France et la Belgique demandent à Dexia de "reconsidérer" les augmentations de salaires

La France et la Belgique demandent à Dexia de "reconsidérer" les augmentations de salaires

La France et la Belgique, actionnaires de Dexia, ont demandé mercredi à la banque franco-belge de "reconsidérer" les augmentations de salaires accordées à ses dirigeants, qui ont déclenché une polémique.

"En concertation avec le ministre français des Finances, Pierre Moscovici", le ministre belge des Finances Koen Geens "demandera au comité de rémunération et au conseil d'administration de Dexia de reconsidérer la politique de rémunération des membres du comité de direction", a indiqué le ministère belge dans un communiqué.

Mercredi matin, M. Moscovici a jugé la hausse des salaires "inappropriée", indiquant avoir "pris des contacts" avec le gouvernement belge "pour une approche commune afin que cette décision soit revue". "J'espère que nous serons entendus", a-t-il dit en rappelant que Dexia avait bénéficié de la part de la France et de la Belgique d'un soutien financier "énorme".

Soulignant que des banques "ont bénéficié d'un soutien exceptionnel des pouvoirs publics", M. Geens a estimé que la politique de rémunération devait "tenir compte d'un sentiment éthique justifié dans la société", mais aussi de "la nécessité du besoin en talents courageux pour limiter au maximum pour la communauté les pertes dans la banque résiduelle".

Trois dirigeants de Dexia ont vu leur salaire augmenter de 30% au 1er janvier à 450.000 euros par an, a révélé le Journal du Dimanche.

La banque a tenté de justifier ces augmentations spectaculaires par le fait que le démantèlement d'un établissement était "un métier complexe qui demande des compétences pointues et des professionnels expérimentés". "Les décisions prises par le conseil d'administration et annoncées le 13 décembre 2013 sont en ligne avec les pratiques de marché et conformes aux législations en vigueur", a fait valoir une porte-parole.

Dexia est détenue à 44% par la France et à 50% par la Belgique. Sauvé de la faillite par les États belge et français à l'automne 2008, le groupe a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011. Les déboires de la banque ont coûté des milliards d'euros aux deux Etats.

En France, les députés socialistes se sont dits "profondément choqués" par la hausse du salaire de trois dirigeants de Dexia, et les sénateurs centristes l'ont jugée "indécente".

aue-jlb/cel/az/ros

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