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A Davos, Abe met en garde contre une escalade militaire avec la Chine

A Davos, Abe met en garde contre une escalade militaire avec la Chine

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a mis en garde mercredi à Davos contre les conséquences désastreuses pour l'économie mondiale qu'aurait une escalade militaire avec la Chine.

Sans citer Pékin, M. Abe a appelé à mettre fin à la course aux armements dans la région alors que la Chine, deuxième économie mondiale, et le Japon, au troisième rang, gonflent leurs budgets militaires et que leurs relations diplomatiques sont tendues.

Lors d'un discours à la tribune devant les participants au Forum économique mondial, M. Abe a prévenu que "si la paix et la stabilité devaient être malmenées en Asie, les conséquences pour le monde seraient énormes".

Depuis plus d'un an, les relations entre les deux poids lourds économiques sont au plus bas en raison d'un différend territorial au sujet d'un petit archipel inhabité en mer de Chine orientale, contrôlé par le Japon sous le nom de Senkaku et vigoureusement revendiqué par Pékin qui le désigne comme Diaoyu.

Pékin envoie régulièrement des patrouilles de garde-côtes dans les eaux territoriales de ces îles situées à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest d'Okinawa (sud du Japon), faisant redouter un incident avec les navires japonais croisant dans la zone.

Les relations sont également plombées par des rivalités historiques datant notamment de la dernière guerre mondiale. Elles se sont encore envenimées le 26 décembre dernier, lorsque Shinzo Abe, connu pour ses positions nationalistes tranchées, s'est rendu au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, où sont honorés 2,5 millions de morts tombés au combat pour le Japon, dont 14 criminels de guerre condamnés après 1945.

Sur ce sujet, M. Abe a affirmé qu'il n'avait pas eu l'intention d'offenser ni les Chinois ni les Sud-Coréens.

Enfin, M. Abe, vedette de ce premier jour de travaux du WEF (World Economic Forum) qui réunit quelque 2.500 participants tous les hivers dans les Alpes suisses, a défendu sa politique économique de relance, à l'efficacité pour l'instant incomplète.

Schématiquement, les "Abenomics" reposent sur trois "flèches" à décocher: une politique monétaire ultra-accommodante, les dépenses budgétaires et les réformes structurelles.

La première a atteint sa cible de l'avis général, la deuxième a des effets certains mais la troisième, celle des réformes, pose problème.

M. Abe a répété à Davos sa volonté de réformer le Japon sur plusieurs fronts comme le marché du travail, la place des femmes, l'énergie....

"L'impression est que M. Abe était très volontaire sur les réformes", a commenté le chef économiste du cabinet IHS, Nariman Behravesh.

Les participants voulaient écouter M. Abe sur la situation de l'économie japonaise et certains d'entre eux se sont aussi inquiétés de la situation économique européenne.

Même si la zone euro n'est plus au coeur de toutes les préoccupations comme elle le fut lors des éditions précédentes du Forum, "l'Europe n'est pas de retour" sur le plan économique, a déclaré Axel Weber, président du conseil d'administration de la banque suisse UBS et ancien patron de la banque centrale allemande.

Les nouvelles technologies ont aussi été largement débattues, tant sur les opportunités qu'elles offrent que sur les suites du scandale de la collecte de données par la NSA américaine.

Jeudi, la diplomatie sera à l'honneur, avec un discours attendu du président iranien Hassan Rohani, peu avant une prise de parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Une rencontre entre les dirigeants de ces deux pays ennemis n'est pas prévue, mais la photo de leurs avions respectifs parqués côte à côte sur le tarmac de l'aéroport de Zurich a fait le tour de la toile.

M. Rohani a dit sur Twitter, qu'outre son discours, il aurait des rencontres bilatérales, qu'il participerait à deux débats et qu'il parlerait à la presse.

Mercredi soir, il s'est entretenu avec l'organisateur du Forum Klaus Schwab puis a traversé tout le Centre des congrès par un long couloir central, déclenchant des murmures impressionnés sur son passage et des bousculades dans son sillage, mais sans faire de déclaration.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry viendra à Davos vendredi, après avoir participé à la conférence de paix sur la Syrie qui s'est ouverte mercredi à Montreux, à quelques centaines de kilomètres de Davos.

La première journée de ces pourparlers a été marquée par une guerre des mots entre les représentants du régime syrien et ceux de l'opposition, divisés sur le sort du président syrien Bachar al-Assad.

bur-fz/cr/mr

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