Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'UE suspend une série de sanctions économiques contre l'Iran

L'UE suspend une série de sanctions économiques contre l'Iran

L'Union européenne a suspendu lundi pour six mois une série de sanctions économiques contre l'Iran, en réponse immédiate au gel par Téhéran d'une partie de ses activités nucléaires conformément à un accord conclu avec les grandes puissances.

"Le Conseil a suspendu certaines sanctions de l'UE contre l'Iran, avec l'entrée en vigueur du plan d'action" convenu avec l'Iran, a annoncé sur son compte Twitter le Conseil, qui représente les Etats membres de l'UE.

Le feu vert a été donné par les ministres des Affaires étrangères des 28 réunis à Bruxelles. Il était attendu après la confirmation dans la matinée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que l'Iran avait commencé à suspendre une partie de ses activités nucléaires.

"Un premier pas important a été fait, mais il y a encore du travail pour répondre pleinement aux inquiétudes de la communauté internationale quant à la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien", a commenté la représentante de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton.

Elle a souhaité que les négociations entre Téhéran et la communauté internationale pour un accord global "commencent dès février". Elle s'entretiendra mardi de ce calendrier lors d'une rencontre à Genève avec les représentants du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

"Nous devons avancer vite, profiter de l'élan donné pour nous occuper de ce dossier", a affirmé Mme Ashton lors d'une conférence de presse. Il existe "de nombreuses questions difficiles" et "nous prendrons le temps nécessaire" pour tenter de les résoudre, a-t-elle dit.

Dans l'intervalle, et "durant les six prochains mois, la pleine application des mesures convenues sera cruciale", a-t-elle ajouté.

Conformément à l'accord intermédiaire conclu le 24 novembre, les sanctions levées par l'UE concernent le secteur clé des produits pétrochimiques, le commerce de l'or et des métaux précieux et les transferts financiers.

La suspension porte sur "l'interdiction d'importer, d'acquérir ou de transporter" les produits pétrochimiques, ainsi que sur "les services connexes, tels que le financement, l'assurance et la réassurance, y compris pour les pays tiers", selon l'UE.

Les opérateurs européens peuvent ainsi recommencer à convoyer le brut iranien vers les six pays clients (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Turquie et Taïwan) que l'Iran peut actuellement ravitailler grâce à une exemption aux sanctions internationales, et à assurer les navires transportant le pétrole.

Les sociétés européennes peuvent aussi reprendre le transport, l'assurance mais aussi l'achat et l'importation de produits pétrochimiques, en dépit du fait que l'industrie du secteur est contrôlée par le ministère iranien du Pétrole, en principe sur la liste noire des entités avec lesquelles les transactions sont bannies.

Par ailleurs, des banques de l'UE peuvent participer à d'éventuelles transactions sur les 4,2 milliards de dollars d'avoirs iraniens gelés à l'étranger et dont l'accord prévoit le déblocage graduel.

Les négociateurs du groupe 5+1 étaient convenus en novembre de desserrer l'étau économique autour de l'Iran en échange de l'engagement de Téhéran à geler pendant six mois ses activités nucléaires sensibles, en limitant en particulier l'enrichissement d'uranium à 5%.

Les Etats-Unis ont, eux aussi, annoncé, comme prévu, un assouplissement des sanctions américaines à l'encontre de Téhéran. Mais la mise en oeuvre de l'accord se heurte à une fronde au Sénat, avec la menace de plusieurs sénateurs de voter un nouveau train de sanctions.

jri-cb/jlb/gg

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.