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Bombardier reporte le lancement des avions CSeries jusqu'à la mi-2015

Bombardier annonce le report du lancement des avions CSeries jusqu'à la mi-2015
Bombardier

MONTRÉAL - Bombardier a profité jeudi de l'annonce d'une commande d'appareils CSeries pour confirmer ce à quoi s'attendaient plusieurs analystes, soit un délai de plusieurs mois en ce qui a trait à l'entrée en service de son nouvel avion.

Ainsi, les livraisons des premiers avions CS100, prévues à l'automne, n'auront pas lieu avant la deuxième moitié de l'année 2015. Celles des CS300, qui peuvent transporter plus de passagers, devraient suivre six mois plus tard.

Cette décision a eu de lourdes conséquences pour le titre de Bombardier, qui a plongé de 35 cents, soit 7,74 pour cent, pour clôturer à 4,17 $ à la Bourse de Toronto.

Un peu plus tôt, Bombardier (TSX:BBD.B) a indiqué avoir reçu une commande ferme de 16 appareils CS300 de la part d'Al Qahtani Aviation, basée à Dammam, estimée à 1,21 milliard $ US. Si les options sur 10 appareils sont exercées, la commande pourrait atteindre 1,99 milliard $ US.

Plusieurs analystes s'attendaient à ce que l'entrée en service du nouvel avion de l'entreprise québécoise soit retardée, notamment en raison du faible nombre d'essais en vol effectués depuis le baptême de l'air de la CSeries, le 16 septembre dernier.

Selon Bombardier, le programme d'essais en vol de la CSeries «fait de solides progrès» jusqu'ici et les résultats correspondent «aux attentes». L'avionneur ajoute toutefois qu'il faudra d'autres essais afin que les systèmes de l'avion «présentent la maturité nécessaire à la réussite de l’entrée en service».

Le président de Bombardier Avions commerciaux, Mike Arcamone, a indiqué que l'entreprise voulait prendre le temps nécessaire afin d'éviter les problèmes après l'entrée en service de la CSeries.

«Nous sommes très heureux qu’aucun changement de conception majeur ne se soit avéré nécessaire, ce qui nous rend confiants en notre capacité d’atteindre nos objectifs de performance», a-t-il souligné.

Ce dernier a ajouté que le nombre d'essais en vol devrait continuer à grimper au cours des prochains mois, notamment depuis que le deuxième appareil d'essais a été mis à contribution, le 3 janvier dernier.

Le premier avion d'essais a par ailleurs été envoyé aux installations américaines de Bombardier à Wichita, dans l'État du Kansas, afin de bénéficier de conditions météorologiques plus clémentes. Un troisième appareil sera également mis à contribution pour les essais au cours des prochaines semaines.

En entrevue, le porte-parole de l'entreprise, Marc Duchesne, a indiqué que le délai, approuvé mercredi par le conseil d'administration de Bombardier, serait le dernier. «Nous ne sommes pas fiers de cela, a-t-il expliqué. Personne n'est content.»

Il a également indiqué que l'avionneur avait communiqué avec ses fournisseurs, dont plusieurs se trouvent au Québec, au cours des derniers jours. «Ils ne sont pas satisfaits mais ils continuent cependant de nous supporter», a dit M. Duchesne.

Malgré le retard, la présidente-directrice générale d'Aéro Montréal, Suzanne Benoît, estime que l'impact sur les fournisseurs de Bombardier sera minime.

«Pour moi, ce n'est pas énorme lorsqu'on pense à la durée de développement d'un nouveau programme, a-t-elle expliqué. C'est un avion complètement repensé, il ne faut pas l'oublier.»

Le porte-parole de Bombardier a par ailleurs assuré que la décision de jeudi ne se traduirait pas par des mises à pied. Actuellement, près de 2000 personnes travaillent sur le programme de la CSeries dans la grande région de Montréal.

Selon M. Duchesne, le transporteur suédois Malmö Aviation devrait être le premier à recevoir les nouveaux appareils CSeries. La compagnie a passé des commandes fermes pour cinq CS100, cinq CS300 et possède des options sur 10 appareils.

L'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, ne croit pas que l'annonce de Bombardier se traduira par des annulations de commandes, mais il se demande si l'avionneur fera face à des pénalités.

«Ce délai n'est pas une surprise, écrit-il dans une note. Toutefois, la nouvelle cible de Bombardier est plus tard que notre prévision et le consensus (des analystes) du premier trimestre de 2015.»

Pour l'instant, le report de l'entrée en service de la CSeries ne viendra pas gonfler le coût du programme, qui est estimé à 3,4 milliards $ US, a indiqué le porte-parole de Bombardier.

M. Doerksen doute cependant de cette affirmation.

«Les essais en vol vont entraîner des coûts supplémentaires, affirme l'analyste de la Financière Banque Nationale. Nous croyons que plusieurs centaines de millions de dollars pourraient s'ajouter au coût du programme (de la CSeries).»

De son côté, Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, estime que les retards feront en sorte que Bombardier devra vendre plus de 800 avions au cours des 20 prochaines années afin que le programme de la CSeries soit rentable.

Carnet de commandes bonifié

Quant à la commande d'Al Qahtani Aviation, elle fera en sorte que le carnet de Bombardier pour la CSeries passera à 198 commandes fermes en plus de 250 options pour un total de 17 clients.

Bombardier espère toujours obtenir 300 commandes fermes d'une vingtaine de clients d'ici les premières livraisons de ses CS100. Son porte-parole a confirmé que l'objectif ne changeait pas malgré l'annonce du retard.

C'est SaudiGulf Airlines, le transporteur national nouvellement créé du Royaume d’Arabie saoudite, qui exploitera les appareils qui seront livrés par l'entreprise montréalaise.

Cette compagnie aérienne du Moyen-Orient devient la troisième de cette région du monde à commander des avions CSeries.

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