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Un jeune Calgarien tué en Syrie après s'être rallié à un groupe terroriste

Un jeune Calgarien tué en Syrie après s'être rallié à un groupe terroriste
Radio-Canada - Facebook

Un résident de Calgary a été tué en Syrie. Damian Clairmont, 22 ans, faisait partie des Canadiens djihadistes qui combattent dans ce pays.

Le jeune homme, qui est né en Nouvelle-Écosse, s'est converti à l'islam et a porté divers noms, dont Mustapha Al Gharib et Abu Tahla. Il est parti du Canada en novembre 2012 pour se joindre au groupe syrien Jabhat al Nusra, une branche d'Al Qaida considérée comme une organisation terroriste par Ottawa depuis novembre 2013.

Damian Clairmont aurait été blessé lors d'une bataille près d'Alep et aurait été abattu par des forces de l'Armée libre de Syrie, selon des sources qui ont parlé à Radio-Canada.

La première indication sur sa mort a été donnée dans les médias sociaux dans la nuit de mardi. Un combattant rebelle syrien a envoyé un tweet affirmant que la mort de ce jeune homme qu'il connaissant personnellement était un martyr.

La famille de Damian Clairmont a aussi expliqué qu'il était surveillé par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui n'a pu l'arrêter avant son départ du Canada. La famille a par ailleurs demandé le respect de sa vie privée et refusé d'être contactée.

Dans un communiqué laconique, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Canada, Jean-Bruno Villeneuve, affirme être au courant que des Canadiens ont été tués en Syrie. « Nous suivons la situation de près. Depuis avril 2011, le Canada met en garde contre tout voyage en Syrie en raison de la détérioration de la situation sécuritaire [dans ce pays] », écrit M. Villeneuve mercredi.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a par ailleurs souligné n'avoir pas été surpris d'apprendre la mort de Damian Clairmont. Il a ajouté qu'il y a probablement d'autres Canadiens qui combattent aux côtés de l'opposition syrienne.

Un passé trouble et une colère contre le Canada

Damian Clairmont s'est converti à l'islam après deux années de crise d'adolescence, rapporte la correspondante de CBC, Adrienne Arsenault qui a interviewé sa mère en 2012. Le jeune Canadien a abandonné ses études secondaires, reçu un diagnostic de trouble bipolaire et tenté de se suicider à l'âge de 17 ans.

Peu avant ses 20 ans, il a déménagé dans un logement partagé, il est devenu discret, très colérique et très politique, ajoute sa mère.

En novembre 2012, Damian Clairmont a informé cette dernière qu'il quittait le Canada pour se rendre en Égypte en vue d'étudier et devenir un imam.

Quelques semaines plus tard, elle a appris du SCRS que son fils s'était plutôt rendu à Istanbul et ensuite en Syrie pour se joindre à un groupe extrémiste. Le SCRS a précisé qu'il le surveillait sans avoir réussi à l'empêcher de quitter le Canada.

Par la suite, les communications entre le jeune homme et sa mère sont devenus peu fréquents, Damian Clairmont affichant une colère croissante contre le Canada et sa détermination à combattre en Syrie, ajoute Adrienne Arsemault.

Les Canadiens en Syrie

La journaliste croit qu'il y aurait plus d'une centaine de Canadiens qui participent à la guerre civile en Syrie, même si le décompte officiel n'est pas clair.

Le réalisateur de film américain Bilal Abdul Kareen, qui a vécu parmi des combattants islamistes pendant plus d'un an, a dit à Radio-Canada en septembre qu'il avait rencontré entre 20 et 30 combattants canadiens.

L'an dernier, un Torontois membre du groupe Toronto 18, Ali Mohamed Dirie, a été tué en Syrie après avoir quitté le Canada avec un faux passeport pour se joindre aux combattants islamistes.

Un autre Canadien, connu sous le nom d'Abu Muslim, a été vu dans un documentaire de la Channel 4 en juin 2012 en compagnie du groupe rebelle Kaiba al-Muhajireen. L'homme était soupçonné d'avoir participé à un raid à un aéroport du nord de la Syrie.

« Le Canada n'a pas de contrôle des sorties des gens qui quittent la Syrie, par conséquent, il est très difficile de retracer les extrémistes potentiels qui sont à l'étranger », conclut la journaliste Arseanult.

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