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Lise Payette et Sophie Thibault : des dames de cœur (ENTREVUES)

Lise Payette et Sophie Thibault : des dames de cœur (ENTREVUES)
Courtoisie Tele-Quebec

C’est le parcours d’une grande dame du Québec que met en relief le documentaire Lise Payette : un peu plus haut, un peu plus loin, que Télé-Québec présentera ce dimanche et que TVA relaiera au printemps.

Pendant 90 minutes, Lise Payette, animatrice d’Appelez-moi Lise, politicienne sous le gouvernement de René Lévesque, auteure des Dames de cœur, féministe et âme de quantité d’autres projets, se confie avec franchise à sa petite-fille, Flavie Payette-Renouf, qui a aussi coréalisé le portrait avec Jean-Claude Lord, et à Sophie Thibault. Aucun sujet n’est esquivé; on aborde de front la vie privée de Lise Payette, ses succès à la télévision, ses accomplissements comme ministre, les tempêtes qu’elle a dû affronter, en traçant le parallèle avec l’évolution de notre société, intimement liée au destin de ce monument de notre culture. Les échanges sont captivants, mais aussi bouleversants.

«C’a été douloureux deux ou trois fois, parce qu’il y a des choses qui piquent au cœur, se remémore Lise Payette. Mais j’ai aussi fait des découvertes en regardant le documentaire. La façon dont on a su joindre mon histoire et celle du Québec m’a beaucoup frappée. Et tout est vrai. Moi, il n’y a rien que j’ai fait, dans ma vie, en me disant : “Je le fais pour le Québec”. Je le faisais pour les femmes, c’est l’histoire de ma vie, mais je n’aurais jamais cru qu’on avançait en même temps, le Québec et moi. Et pourtant, le documentaire le démontre. Je suis là, partout, comme si c’était planifié à l’avance, mais ce n’est pas le cas.»

«Ça me procure un sentiment de fierté. Mais il y a aussi des déceptions. On se dit qu’on aurait pu faire mieux, ou faire attention, à certains moments. Ça oblige un regard qu’on ne porte pas tous les jours sur sa vie. Je suis contente que ce projet ait été réalisé à cette étape-ci de ma vie. C’est comme être en avion et se regarder aller d’en haut. C’est assez étonnant comme sentiment!»

«C’a été vraiment très facile d’interviewer Madame Payette, souligne à son tour Sophie Thibault. Comme tous les grands sages de ce monde, elle est pleine d’humilité, elle a du cœur. Il y a eu une très, très belle chimie, entre nous. Pour moi, elle est un modèle. Elle a sa réputation de grande intervieweuse, qui avait du front, qui osait, qui était très, très vive. Et je lui ai dit dès le départ, que je l’admirais.»

Confidences intimes

Sophie Thibault dit avoir reconnu plusieurs «synchronicités» dans l’épopée Lise Payette : un peu plus haut, un peu plus loin. Première femme chef d’antenne en solo d’un bulletin d’informations de fin de soirée en Amérique du Nord, la figure de proue du réseau TVA fait office de pionnière, comme Madame Payette, qu’elle a toujours estimée et admirée. Son père, Marc Thibault, était directeur de l’information à Radio-Canada lorsque Lise Payette y faisait la pluie et le beau temps, d’abord à la radio, puis à la télévision, avec son talk-show Appelez-moi Lise, au milieu des années 1970. C’est lui qui ramenait l’animatrice à l’ordre lorsqu’elle s’aventurait trop dans les questions politiques au goût des grands patrons. Qui plus est, Sophie Thibault affirme être féministe, et Lise Payette lui rappelle une autre personne très importante dans sa vie : sa maman.

«Elle m’a d’ailleurs proposé de l’adopter comme mère, raconte en riant la lectrice de nouvelles. Elle me fait énormément penser à ma mère. Elle a le même humour, la même audace, le même front de bœuf, la même liberté… À un certain moment, elle portait même une chemise identique à celle que ma mère portait. Il s’est passé quelque chose de magique, et ça me laissait croire que j’étais à la bonne place.»

Les entretiens de Sophie Thibault avec Lise Payette se sont déroulés à l’été 2013 et ont été principalement divisés en trois blocs de sept ou huit heures.

«Ça me passionnait mais, dès le départ, j’ai dit à Jean-Claude (Lord) que je voulais avoir l’assurance que je pourrais poser toutes les questions et que je ne voulais pas faire une info-pub. C’était bien clair. Et il m’a donné carte blanche. J’ai pu lui demander tout ce que je voulais. Il y avait des questions solides à lui poser, notamment sur la controverse des «Yvette» et la création de la Société d’assurance automobile du Québec. J’avais une entière liberté. Mais, de toute façon, cette femme, qui est très libre, n’impose pas de cadres à qui que ce soit autour d’elle.»

De fait, Lise Payette explique n’avoir éprouvé aucune pudeur à se livrer, même à sa petite-fille de 25 ans, sur des pans très intimes de son existence.

«Si elle avait 12 ans, ce serait différent, mais elle a 25 ans, nuance-t-elle. À partir du moment où elle pose la question, je lui dois la vérité. J’ai ouvert mon livre et elle a pris ce qu’elle voulait. On s’aime beaucoup, beaucoup, elle et moi, et ça s’est bien passé.»

Lise Payette : un peu plus haut, un peu plus loin, ce dimanche, 12 janvier, à 20h, et plus tard ce printemps à TVA. Le documentaire est une production conjointe de Productions J et Argus Film.

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