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Attentat au Pakistan : un adolescent meurt en sauvant son école et devient un héros

Un jeune Pakistanais se jette sur un kamikaze et meurt en sauvant son école
AFP

Aitzaz Hassan est devenu la nouvelle figure de l'héroïsme au Pakistan. Le jeune homme de 15 ans a sauvé la vie de ses camarades en empêchant un attentat à la bombe.

Lundi 6 janvier, il avait intercepté un kamikaze qui s'apprêtait à perpétrer un attentat dans son école fréquentée par près de 1000 étudiants dans la ville chiite d'Ibrahimzai, située dans le district de Hangu, bastion taliban dans le nord-ouest. Le kamikaze avait été contraint de se faire exploser à 150 mètres de l'école, épargnant ainsi tous les élèves et les professeurs de l'établissement à l'exception d'Aitzaz, propulsé héros posthume pour son sacrifice.

Arrivé en retard, l'adolescent avait été tenu à l'écart de ses premiers cours, à l'extérieur de l'école. Ce qui lui a permis de voir le kamikaze s'approcher des lieux et de se jeter sur lui. "Il voulait devenir médecin, mais ce n'était pas la volonté de Dieu", a confié son cousin, Mudassir, décrivant un étudiant à la fois brillant et compétitif.

Hommage national

La province de Khyber Pakhtunkhwa, située à la frontière de l'Afghanistan, est la région la plus touchée par les attentats des talibans. Le chef de la police locale, Nasir Khan Durrani, a écrit jeudi 9 janvier aux autorités pour demander que Aitzaz reçoive à titre posthume les plus hauts honneurs pour un civil au Pakistan. "Aitzaz Hassan a sacrifié sa vie et stoppé le kamikaze avec bravoure et courage... Il a sauvé la vie de centaines d'étudiants innocents", souligne la lettre.

Mujahid Ali, le père d'Aitzaz Hassan, tient deux portraits de son fils

La presse pakistanaise faisait aussi l'éloge vendredi de cet adolescent dont le courage a été comparé à celui de Malala Yousafzaï, jeune militante pour le droit à l'éducation rescapée en octobre 2012 d'un attentat des talibans dans le nord du pays."Nous ne devons jamais oublier Aitzaz et ceux comme lui - civils et militaires - qui ont sacrifié leur vie dans le combat contre les insurgés", soulignait le grand quotidien Dawn en éditorial.

"L'Etat doit envoyer un message de condoléances à la famille de ce jeune homme et lui offrir toute l'assistance possible. Ceux au pouvoir devraient apprendre une leçon ou deux de ce jeune étudiant sur le courage de se tenir debout contre les extrémistes", concluait le journal alors que plusieurs internautes sur les médias sociaux saluaient la mémoire de ce jeune "héros" de l'ombre.

"La fierté du Pakistan"

Sherry Rehman, une des figures les plus influentes de l'opposition, a commenté la mort du jeune homme via son compte Twitter. "Aitzaz Hassan est la fierté du Pakistan. Il faut au moins lui donner une médaille" posthume, a ainsi réagi l'ex-ambassadrice pakistanaise à Washington.

"Aitzaz nous rend fiers car il a vaillamment intercepté le kamikaze et sauvé la vie de centaines de collègues", a confié à son père, Mujahid Ali Bangash. "Je suis fier de savoir que mon fils s'est sacrifié pour une cause noble", a-t-il ajouté, affirmant recevoir encore de nombreux messages de condoléances.

Un secteur ciblé par les talibans

L'attentat déjoué par Aitzaz visait par ailleurs une école chiite, minorité musulmane représentant environ 20% de la population de ce géant de 180 millions d'habitants qui est la cible d'attentats de groupes sunnites radicaux.

Le district de Hangu est considéré comme une des zones sensibles du Khyber Pakhtunkhwa, car limitrophe des zones tribales. Dans la région, ces zones sont le repaire par excellence des talibans et d'autres groupes liés à Al-Qaïda et se trouvent régulièrement bombardées par les drones américains.

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