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Bagdad prépare un assaut pour reprendre la cité de Fallouja à Al-Qaïda

Bagdad prépare un assaut pour reprendre la cité de Fallouja à Al-Qaïda

Les forces irakiennes s'apprêtent à lancer un assaut pour reprendre la ville de Fallouja aux combattants liés à Al-Qaïda jugés dimanche très "dangereux" par les Etats-Unis qui ont promis à Bagdad leur soutien, mais à distance.

"Elles préparent une attaque majeure à Fallouja", à 60 km à l'ouest de Bagdad, dans la province sunnite d'Al-Anbar, devenue depuis plus d'un an un haut lieu de la contestation au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, selon un haut responsable.

Les forces spéciales ont déjà mené des opérations dans la ville, et l'armée est déployée tout autour. Une fois que les habitants auront quitté la ville, les forces de sécurité vont lancer "l'attaque pour écraser les terroristes", a assuré ce responsable gouvernemental.

Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle de Fallouja et de quartiers de Ramadi, 50 km plus à l'ouest, à la faveur d'un retrait de la police après des violences provoquées par la fermeture d'un camp de protestation érigé en décembre 2012 par des manifestations sunnites hostiles à M. Maliki.

C'est la première fois que des combattants liés à Al-Qaïda prennent directement le contrôle de zones urbaines depuis l'insurrection sanglante qui avait suivi l'invasion américaine du pays en 2003.

Les deux villes avaient été des bastions insurgés et les forces américaines y avaient subi leurs plus lourdes pertes depuis la guerre du Vietnam.

Mais désormais, il revient aux forces irakiennes de mener la bataille, a souligné dimanche le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en visite au Proche-Orient.

"Les Etats-Unis continueront d'être en contact étroit" avec les autorités irakiennes, "nous les aiderons dans leur combat mais c'est un combat qu'elles doivent à terme gagner elles-mêmes et j'ai confiance dans le fait qu'elles peuvent y parvenir", a-t-il dit.

"Nous sommes très, très préoccupés" par la montée en puissance de l'EIIL en Irak, a déclaré M. Kerry. "Ce sont les acteurs les plus dangereux dans la région", a-t-il ajouté en évoquant "leur barbarie" et "leur brutalité".

Pour autant, les derniers soldats américains ont quitté l'Irak en décembre 2011 et "nous n'envisageons pas de renvoyer des troupes au sol", a insisté M. Kerry.

Dans la matinée, des combattants de l'EIIL se sont emparés du village de Boubali, près de Ramadi, après des combats intenses, a rapporté un témoin.

Des journalistes de l'AFP ont entendu des combats sporadiques dans la ville et près de Fallouja, mais il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat qui était impliqué.

Dans la province d'Al-Anbar, quatre forces sont désormais en présence: les forces gouvernementales et leurs alliés tribaux, l'EIIL et les forces anti-gouvernementales du "Conseil militaire des tribus".

Le commandant des forces terrestres, le général Ali Ghaidan Majid, a déclaré à l'AFP que 11 activistes venus d'Afghanistan et de plusieurs pays arabes avaient été tués sur l'autoroute entre Bagdad et Fallouja.

Les violences ont commencé lundi à Ramadi et Fallouja, mais aucun bilan global n'était disponible. Les autorités ont cependant fait part de plus de 160 morts, essentiellement des membres de l'EIIL, pour les seules journées de vendredi et samedi.

L'EIIL est devenu une force majeure dans la guerre en Syrie voisine, tout en menant en Irak des attentats sanglants.

"L'EIIL a réussi à tirer profit de ses réseaux et capacités en Irak pour avoir une présence forte en Syrie, et il a utilisé sa présence en Syrie pour renforcer ses positions en Irak", explique Daniel Byman du Brookings Institution's Saban Center for Middle East Policy.

Le ministère irakien de la Défense a d'ailleurs fait état de photos aériennes et d'informations laissant penser que les combattants en Irak avaient reçu de Syrie des armes, et reconstruit des camps dans l'ouest d'Al-Anbar.

"Nous ne céderons pas tant que nous n'aurons pas vaincu tous les groupes terroristes et sauvé notre peuple à Al-Anbar", a assuré samedi le Premier ministre Nouri al-Maliki, accusé d'accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.

Ailleurs en Irak, plusieurs attentats ont fait au moins 15 morts et 40 blessés à Bagdad, selon des responsables.

Les violences en Irak, qui avaient diminué depuis 2006 après la création des milices sunnites Sahwa par l'armée américaine pour combattre Al-Qaïda, ont repris de plus belle en 2013 et renoué avec leurs niveaux de 2008 avec plusieurs milliers de morts.

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