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L'Inde annule le contrat d'hélicoptères avec AgustaWestland (PTI)

L'Inde annule le contrat d'hélicoptères avec AgustaWestland (PTI)

L'Inde a annulé à la suite d'un scandale de corruption le contrat portant sur l'achat de 12 hélicoptères passé avec la société anglo-italienne AgustaWestland, filiale de Finmeccanica, a annoncé mercredi l'agence indienne PTI.

Ce contrat, d'un montant de 556 millions d'euros, a été annulé à la suite d'une réunion entre le ministre de la Défense indien A. K. Antony et le Premier ministre Manmohan Singh, a précisé l'agence indienne en citant des sources au sein du ministère de la Défense.

AgustaWestland, filiale du groupe italien Finmeccanica, est soupçonnée d'avoir versé des pots-de-vin au gouvernement indien en marge de la vente en 2010 des hélicoptères de type AW101, destinés au transport de hautes personnalités comme le président et le Premier ministre.

L'Inde avait déjà suspendu le contrat en 2013 après que des enquêteurs italiens ont ouvert une enquête sur des accusations de pots-de-vins versés pour le remporter face à ses concurrents américain et russe.

Le patron de Finmeccanica, Giuseppe Orsi, avait été arrêté en février dans le cadre de cette enquête et a depuis démissionné. L'enquête a également provoqué un scandale politique en Inde où le gouvernement conduit par le parti du Congrès est la cible d'accusations de corruption alors que des élections doivent se tenir cette année.

AgustaWestland avait demandé en novembre la création d'une commission d'arbitrage pour tenter de sauver le contrat. L'Inde a déjà reçu trois hélicoptères et a stoppé la livraison des neuf restants.

Après avoir annulé le contrat, l'Inde est prête "a ouvrir une procédure d'arbitrage avec la firme anglo-italienne", a précisé PTI mercredi.

Les enquêteurs italiens pensent que des pots-de-vin d'un montant de 10% du total du contrat, soit environ 50 millions d'euros, ont été versés à des responsables indiens pour qu'ils choississent AgustaWestland, selon des informations publiées par les médias italiens.

Le contrôleur des comptes indien avait indiqué dans un raport publié en 2013 que le ministère de la Défense s'était "écarté à plusieurs niveaux des procédures en vigueur pour les appels d'offre".

La police indienne avait fouillé en mars dernier la maison de l'ancien chef des forces armées aériennes S.P. Tyagi, qui nie toute implication dans cette affaire. Selon les médias, de l'argent aurait été versé au cousin de ce dernier, et d'autres sommes auraient transité via des intermédiaires et des comptes à l'étranger, en Grande-Bretagne, en Suisse, en Tunisie et sur l'île Maurice.

Aucun porte-parole d'AgustaWestland n'était disponible mercredi pour commenter les informations de PTI.

Cette annulation porte un coup à AgustaWestland et Finmeccanica. Giuseppe Orsi a rejeté toute culpabilité et son avocat a qualifié les accusation portées contre lui de "sans fondement" et "injustifiées".

La décision d'annuler le contrat est interprétée comme une tentative du gouvernement de limiter les conséquences négatives du scandale avant les élections qui doivent être organisées au premier semestre de 2014.

Le contrat avec AgustaWestland avait reçu dans un premier temps le feu vert du gouvernement de Manmohan Singh qui pourrait faire les frais des accusations de corruption lors du scrutin.

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