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Syrie: 130.000 morts depuis 2011, le délai sur les armes chimiques va expirer

Syrie: 130.000 morts depuis 2011, le délai sur les armes chimiques va expirer

La date butoir pour l'évacuation de Syrie des agents chimiques les plus dangereux était en passe d'expirer mardi, sans que cette mission ne soit accomplie en raison d'obstacles liés à la guerre qui a fait plus de 130.000 morts en près de trois ans.

Ce conflit a encore fait des victimes en ce dernier jour de l'année, avec au moins 15 civils tués par un obus de l'armée à Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans le même temps, un quotidien proche du pouvoir à Damas rapportait que les invitations pour la conférence de paix prévue en Suisse en janvier n'avaient toujours pas été transmises, rejetant la faute sur l'opposition qui n'a pas encore formé sa délégation.

Les belligérants doivent "intensifier" leurs efforts en vue de la destruction des armes chimiques dans les délais convenus par l'ONU, a souligné mardi dans un entretien exclusif avec l'AFP la chef de la mission internationale de désarmement.

"C'est une opération complexe qui requiert une sécurisation militaire des convois (d'armes chimiques NDLR), et beaucoup de préparatifs", a expliqué Sigrid Kaag, minimisant le retard, et affirmant "qu'un progrès solide a été réalisé" depuis le début le 1er octobre de la mission des experts internationaux.

L'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargées de l'ambitieuse opération de destruction de l'arsenal chimique du régime, avaient déjà annoncé samedi que la date butoir du 31 décembre serait probablement dépassée.

Elles ont évoqué des problèmes de sécurité dus au conflit, des problèmes logistiques et le mauvais temps qui ont retardé le transport par le régime des agents chimiques vers le port syrien de Lattaquié.

Deux navires militaires prêts à escorter l'arsenal chimique syrien vers l'Italie en vue de sa destruction en mer sont rentrés lundi à Chypre, a indiqué un porte-parole de l'armée norvégienne, sans donner de date pour un prochain départ vers la Syrie de ces deux navires, une frégate norvégienne et un bâtiment danois.

Le plan de destruction de cet arsenal résulte d'un accord russo-américain qui a permis d'éviter des frappes militaires américaines en Syrie, en représailles à une attaque chimique meurtrière en août près de Damas que Washington attribue aux troupes de Bachar al-Assad. Celui-ci en accuse la rébellion.

Ce plan approuvé par l'ONU prévoit que la totalité de l'arsenal chimique doit avoir été détruite au 30 juin 2014.

Pour le porte-parole de l'OIAC, Christian Chartier, c'est cette date butoir qui est la "plus importante" et rien ne "permet de penser qu'elle ne sera pas atteinte".

Il a affirmé à l'AFP qu'en trois mois, "l'arsenal chimique syrien a été entièrement neutralisé, les agents et produits chimiques sont sous contrôle international, sous scellés".

Le Premier ministre syrien, Waël al-Halaqi, a affirmé que son gouvernement respectait ses engagements "en détruisant la capacité de production d'armes chimiques", précisant devant le Parlement que le régime avait commencé à "rassembler ce matériel pour le transférer vers les ports syriens".

Le conflit entre régime et rebelles en Syrie a fait plus de 130.000 morts depuis son début en mars 2011, en majorité des combattants des deux bords, selon un nouveau bilan de l'OSDH qui décompte plus de 7.000 enfants tués.

Le bilan inclut également au moins 52.290 soldats et combattants pro-régime, et près de 30.000 rebelles et jihadistes, selon l'ONG.

A Alep, visée par une offensive aérienne du régime depuis le 15 décembre, un obus est tombé sur un bus dans le quartier rebelle de Tariq al-Bab, faisant 15 morts dont deux enfants, selon l'OSDH.

Une vidéo diffusée par l'ONG montre une foule attroupée autour d'un bus en flammes, certains transportant des corps. Une autre vidéo montre des images insoutenables de deux corps carbonisés au milieu des cris.

L'ONG Médecins du Monde s'est alarmée d'une "situation médicale catastrophique" dans la province d'Alep où les raids ont fait plus de 500 morts en deux semaines.

"Je serai hanté toute ma vie par ce que j'ai vu", ces raids ont des conséquences "encore pires que les armes chimiques", a témoigné un médecin syrien cité l'ONG.

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