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«À l'année prochaine»: adieux rigolos à 2013

«À l'année prochaine»: adieux rigolos à 2013
Francis Legault

Quatre comédiens, quatre auteurs, un bruiteur, une musicienne et une minuscule équipe d’artisans qui s’affairent derrière eux: voilà le noyau dur qui donne vie à l’émission humoristique À la semaine prochaine, le samedi matin, sur les ondes d’Ici Radio-Canada Première.

Histoire de démarrer le week-end sur une note sympathique, les Philippe Laguë, Michèle Deslauriers, Pierre Verville et Dominic Paquet passent en revue les faits marquants de l’actualité de la semaine au moyen d’imitations et de parodies, devant un public hilare et toujours très fidèle.

Depuis cinq ans, en décembre, la petite troupe transporte ses micros sur la scène du Club Soda pour l’enregistrement de son bilan personnel de l’année, intitulé À l’année prochaine, qui est non seulement diffusé à quelques reprises à la radio au tournant du nouvel an, mais aussi présenté à la télévision le soir du 30 décembre en guise de prélude aux festivités du 31.

C’est le jeudi 12 décembre dernier qu’a été filmée l’édition 2013 du rendez-vous; les habitués d’À la semaine prochaine y reconnaitront les meilleurs gags de la dernière saison ainsi que quelques saynètes réactualisées. De nouvelles blagues ont aussi été écrites pour cimenter le tout. Au total, la bande n’a eu que dix jours pour scénariser cette heure spéciale et répéter les différents sketchs.

«C’est notre propre vision, explique Philippe Laguë, grand manitou d’À la semaine prochaine, qui anime l’émission et y prête sa voix, en plus de veiller aux textes, à la réalisation et à tous les autres aspects de la production. On ne s’arrête pas nécessairement sur les mêmes événements que le Bye Bye ou Infoman. Nous, on fait des revues de la semaine toute l’année, alors on n’essaie pas de battre les idées qu’on a déjà eues et qu’on a mis deux jours à développer. On regarde ce qu’on a en banque et ça évolue. On sait que les gens qui viennent assister à À l’année prochaine sont des adeptes, ils connaissent nos personnages et aiment ce qu’on fait.»

Sentir le bacon

Parmi les manchettes que revisitera le sympathique quatuor, mentionnons la Charte des valeurs québécoises, le «Pastagate», la nomination de Dany Laferrière à l’Académie française, l’absence d’élections et les scandales au Sénat. Des personnages comme Monique Giroux, Pauline Marois, Jean-François Lisée et même le nouveau pape François, pour ne nommer que ceux-là, seront de la partie.

«Mais Lac-Mégantic, ce n’est pas pour nous, précise Philippe Laguë. On garde un esprit “à la bonne franquette”. Tous les personnages sont nos amis. Puisqu’À la semaine prochaine joue le samedi matin, je dis toujours qu’il faut que ça sente le bacon, parce qu’on entre chez les gens. Quand Pauline Marois et Jean-François Lisée viennent nous voir, on les accueille avec camaraderie, même si on n’est pas nécessairement d’accord avec leurs idées politiques. On ne règle pas de comptes. On essaie toujours d’être grand public, de faire rire, de sourire et de détendre.»

Le peu de temps qu’a mis le groupe à fignoler son regard sur 2013 est à l’image de son rythme de travail hebdomadaire. Car c’est un petit tour de force que Philippe Laguë et ses amis accomplissent chaque semaine pour livrer à temps leurs numéros comiques. L’émission est enregistrée le jeudi soir, devant une assistance de 180 personnes, à la salle Raymond-David d’Ici Radio-Canada. Le vendredi matin, on se creuse déjà les méninges pour pondre les répliques de l’édition suivante. Une première lecture avec les acteurs a lieu le lundi, une autre le mardi, puis le mercredi. Dans la nuit du mercredi au jeudi, Laguë s’adonne à une ultime séance de réécriture. Le jeudi après-midi, les artistes répètent en vitesse avant de se produire devant les spectateurs, quelques heures plus tard. Tous doivent avoir l’esprit alerte pour maintenir une telle cadence, mais l’habitude les rend efficaces.

«Notre salle est toujours pleine, soutient Philippe Laguë. Beaucoup de gens amènent leurs enfants, et bien des jeunes demandent à leurs parents de les accompagner. L’émission marche fort, les cotes d’écoute sont très bonnes. Et c’est le fun à entendre, mais aussi à voir. On fait parfois participer le public à nos sketchs. Il y a des rires, des applaudissements; on veut faire ressentir aux auditeurs le plaisir qu’on a entre nous.»

La version d’À l’année prochaine proposée à Ici Radio-Canada Télé ce lundi, 30 décembre, à 20h, s’étalera sur 40 minutes (60 avec les pauses), alors que la mouture radiophonique, à Ici Radio-Canada Première, en durera 50 et sera diffusée le mardi 31 décembre, à 13h, et le mercredi 1er janvier, à 11h. Une captation sera aussi disponible sur le web par la suite.

Après la pause du temps des Fêtes, la présentation régulière d’À la semaine prochaine reprendra le 18 janvier. Deux semaines plus tard, le 30, l’émission sera exceptionnellement enregistrée à Calgary, à la Cité des Rocheuses.

Le bilan de Dominic Paquet

À l’automne, l’équipe d’À la semaine prochaine a accueilli un nouveau joueur, l’humoriste Dominic Paquet. Jusque-là, c’était Pierre Brassard qui était la quatrième vedette de l’ensemble, mais l’ex-Bleu Poudre a dû quitter le navire pour se consacrer à sa quotidienne, Brassard en direct d’aujourd’hui, à V.

Philippe Laguë a donc invité son bon ami Dominic Paquet à se joindre à l’aventure. Incertain au départ, ne désirant pas «remplacer» Pierre Brassard et ne se considérant pas comme un imitateur au sens propre, Paquet a quelque peu hésité avant d’accepter. Mais il a rapidement pris son pied sur ce terrain de jeu, qui lui permet de mélanger humour et actualité sans toutes les contraintes généralement imposées aux animateurs radio. Il avait déjà expérimenté le métier dans des stations régionales, ainsi qu’à NRJ et à CKOI, mais À la semaine prochaine est définitivement le format où il se sent le plus à l’aise.

«C’est du bonbon, s’exclame la nouvelle recrue. L’équipe est sympathique, autant les gens sur scène que les techniciens. L’ambiance de travail est belle, et c’était un critère pour moi, si je devais refaire de la radio un jour. Ici, on fait vraiment de l’humour. Il n’y a pas de bla-bla, pas de fla-fla, pas de météo ni de concours. Je me concentre à jouer mes personnages, lire mes textes et ajouter ma petite touche. Je ne suis pas un imitateur comme Pierre Verville, loin de là, mais j’apporte ma propre couleur et je trippe. C’est un bonheur de côtoyer des gens comme Pierre Verville et Michèle Deslauriers, qui font ça depuis des années!»

En 2014, Dominic Paquet planchera sur l’écriture de concepts télévisés et sur la création de son troisième one man show. Il animera un gala au Grand Rire de Québec et terminera la saison d’À la semaine prochaine, qui se poursuivra jusqu’au printemps. Mais, lorsqu’il se retourne vers 2013, quel élément de l’actualité l’a le plus interpellé?

«L’affaire Edward Snowden, répond-il tout de go. Je trouve que ça aurait dû être lui la personnalité de l’année, et non le pape. Snowden a affecté la planète entière. Il a dénoncé les méthodes d’espionnage de la NSA, et c’a changé bien des affaires. C’a peut-être changé les relations entre certains pays. C’est très gros, ce qu’il a fait.»

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