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Israël annonce des constructions dans les colonies avant la libération de Palestiniens

Israël annonce des constructions dans les colonies avant la libération de Palestiniens

Israël va annoncer de nouvelles constructions dans les colonies parallèlement à la prochaine phase de libération de détenus palestiniens prévue dans le cadre des négociations de paix parrainées par les Etats-Unis, selon un responsable israélien.

Vingt-six prisonniers devaient être élargis dimanche prochain mais, selon les médias israéliens, les procédures visant à la libération --l'approbation des noms ainsi que le délai de 48 heures prévu en cas de contestation-- n'ont pas encore eu lieu. La libération des Palestiniens ne devrait ainsi pas intervenir avant mardi soir au plus tôt.

"Le gouvernement israélien annoncera des appels d'offre pour de nouvelles constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui coïncideront avec la libération d'un troisième groupe de prisonniers palestiniens", comme cela a été le cas lors des libérations des deux premiers groupes, a déclaré jeudi à l'AFP un responsable gouvernemental israélien sous couvert de l'anonymat.

Juste avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet sous l'égide des Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté la libération de 104 prisonniers palestiniens, en plusieurs fois, en fonction des progrès des négociations.

Les deux premières phases ont eu lieu les 13 août et 30 octobre.

Selon des médias israélien, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont demandé à Israël de s'abstenir d'annoncer des projets de construction dans les colonies en même temps que la troisième phase qui prévoit la libération de 26 prisonniers.

Mais M. Netanyahu avait déjà prévenu la semaine dernière qu'il comptait ignorer ces appels: "Nous ne cesserons pas un instant de bâtir notre pays, de nous renforcer, de développer (...) les implantations", avait-il assuré.

Selon le quotidien Maariv jeudi, M. Netanyahu avait dans un premier temps accepté la demande américaine de repousser l'annonce des appels d'offre de deux ou trois semaines, mais la recrudescence des violences ces dernières semaines l'aurait fait changer d'avis.

Selon un haut responsable israélien cité par le journal, il a cédé aux voix les plus intransigeantes au sein de sa coalition par crainte que l'absence d'annonce de constructions soit "interprétée comme un signe de faiblesse de la part d'Israël".

Pour le Yedioth Aharonot, M. Netanyahu cherche une nouvelle fois à "pacifier l'aile droite" de sa coalition.

Le porte-parole du Premier ministre, Mark Regev, s'était par ailleurs dit mercredi "déçu" que le président palestinien Mahmoud Abbas n'ait pas condamné les dernières attaques visant des Israéliens, "ce que l'on pourrait attendre d'un partenaire dans des négociations de paix".

Mardi, un Israélien travaillant sur la clôture frontalière avec la bande de Gaza a été tué par un tir palestinien, auquel l'armée israélienne a riposté par une série de frappes qui ont tué une fillette de trois ans et blessé au moins six autres Palestiniens.

Lundi, un policier israélien a été poignardé par un Palestinien au nord de Ramallah, en Cisjordanie occupée, et dimanche, une tentative d'attentat dans un autobus israélien a été déjouée.

Par ailleurs, deux roquettes tirées de la bande de Gaza se sont abattues ces dernières heures dans le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât. L'armée israélienne a répondu par deux frappes aériennes ciblant "des infrastructures terroristes de la bande de Gaza". Des témoins ont affirmé que deux personnes avaient été blessées dans l'une de ces attaques.

Lors d'une cérémonie jeudi, le Premier ministre a affirmé qu'Israël "frapperait ceux qui l'attaquent, et ceux qui les soutiennent". Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a affirmé de son côté que tant qu'Israël "ne sera pas calme, la bande de Gaza ne le sera pas non plus".

Les négociateurs palestiniens ont prévenu à maintes reprises qu'il leur deviendrait impossible de poursuivre les pourparlers avec Israël jusqu'à leur terme, prévu en avril, si le nombre de personnes tuées et de démolitions de maisons par l'armée israélienne, ainsi que de constructions dans les colonies, continuait au rythme actuel.

Au total, 30 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en 2013, dont les deux tiers au moins étaient des "civils non affiliés à un groupe armé", selon les statistiques de l'ONU, qui font également état de la mort de six Israéliens --trois militaires et trois civils-- tués par Palestiniens cette année.

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