Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Colombie: non-lieu polémique pour les commanditaires présumés du meurtre d'un journaliste

Colombie: non-lieu polémique pour les commanditaires présumés du meurtre d'un journaliste

La principale association de défense de la presse en Colombie a dénoncé jeudi le non-lieu accordé aux commanditaires présumés du meurtre d'un journaliste dans ce pays considéré comme l'un des plus dangereux au monde pour cette profession.

Orlando Sierra, la victime, avait été assassiné en 2002 alors qu'il était le directeur-adjoint du quotidien régional La Patria. A la suite de ce crime, la police avait interpellé quatres suspects, dont un ex-député, Ferney Tapasco.

Après dix ans d'instruction, un juge de la localité de Pereira, située à 180 km à l'ouest de Bogota, a prononcé mardi dernier un non-lieu en faveur de ces prévenus, a déploré la Fondation pour la liberté de la presse (Flip), appelant le parquet à faire appel de cette décision.

"C'est un recul de la jusitice dans les affaires d'assassinats de journalistes, car c'est la première fois qu'il y avait l'espoir de voir condamné un auteur intellectuel pour ce type de crimes en Colombie", a déclaré à l'AFP le directeur de la Flip, Pedro Vaca.

Le quotidien La Patria a également dénoncé dans ses colonnes "un nouveau coup contre le journalisme colombien".

Selon un rapport du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Colombie est le cinquième pays au monde, et le premier d'Amérique latine, pour le nombre de meurtres impunis de journalistes. Depuis 1992, 41 journalistes y ont été assassinés.

Le pays latino-américain est notamment secoué par un conflit interne qui a mêlé des guérillas communistes, des milices paramilitaires d'extrême droite et des gangs criminels de narcotrafiquants, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes en un demi-siècle.

L'ex-député Tapasco, qui était en détention préventive, a déjà purgé dans le passé une peine de prison pour ses liens avec les paramilitaires, des milices officiellement démobilisées depuis 2006 et tenues responsables de nombreux massacres de civils.

lda/pz/ai

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.