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Abe à Yasukuni: "vive protestation" et "colère" de Pékin

Abe à Yasukuni: "vive protestation" et "colère" de Pékin

Pékin a lancé jeudi une "vive protestation" et convoqué l'ambassadeur japonais en Chine après la visite du Premier ministre nippon Shinzo Abe au sanctuaire Yasukuni où sont honorés les morts de la Deuxième Guerre mondiale.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a convoqué l'ambassadeur japonais pour lui faire part "de la vive protestation du gouvernement chinois", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Wang Yi a estimé que la visite de Shinzo Abe à ce sanctuaire au coeur de Tokyo "constitue une flagrante violation de la justice internationale et foule aux pied la conscience de l'humanité", a ajouté le communiqué.

Cette visite, la première d'un chef de gouvernement japonais depuis 2006, "crée un nouvel obstacle significatif aux relations sino-japonaises, qui sont déjà tendues", a également ajouté le ministre, précisant que "c'était absolument intolérable pour la Chine".

Yasukuni, un sanctuaire shintoïste, honore les 2,5 millions de soldats morts pour le Japon durant les guerres modernes, mais abrite aussi les noms de 14 criminels de guerre condamnés en 1946 et symbolise ainsi le passé militariste japonais.

"L'essence des visites des responsables japonais au sanctuaire de Yasukuni est de magnifier l'histoire de l'agression militariste et de la domination coloniale du Japon", a quant à lui déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, M. Qin Gang.

Wang Yi, selon les propos rapportés par le ministère, a estimé que "le Japon devra assumer la responsabilité des sérieuses conséquences politiques des actes d'Abe" et que la Chine de son côté était "déterminée à défendre (sa ligne) jusqu'au bout".

"Si Shinzo Abe veut vraiment améliorer ses relations avec ses voisins en Asie (...), il devrait se rendre au mémorial du massacre de Nankin plutôt qu'à Yasukuni", a lancé M. Qin lors d'un point de presse régulier.

En décembre 1937, la prise de Nankin, alors capitale chinoise, par les troupes japonaises s'était soldée par le massacre de 200 à 300.000 Chinois.

L'invasion de la Chine par le Japon dans les années trente a fait plusieurs millions de morts dans la population chinoise et a été marquée par de nombreuses atrocités de la part des troupes japonaises.

Le gouvernement et le Parti communiste chinois (PCC) protestent régulièrement lors des visites effectuées par des responsables japonais au sanctuaire.

C'est "un coup porté aux fondements politiques de notre relation", a ajouté le porte-parole.

Les relations entre les deux pays se sont fortement dégradées depuis plus d'un an à la suite d'un conflit territorial sur des îles inhabitées en mer de Chine orientale, administrées par le Japon sous le nom de Senkaku mais revendiquées par Pékin sous celui de Diaoyu.

Sur les réseaux sociaux chinois, les commentaires allaient bon train: "Aujourd'hui, (le président chinois) Xi Jinping rend hommage à Mao Tsé-toung et Abe se rend à Yasukuni", relevait un internaute à propos du 120e anniversaire de la naissance du dirigeant chinois.

"Vous avez choisi le même jour! C'est une provocation!", a-t-il ajouté.

"La base du pouvoir de Abe, c'est sa confrontation avec la Chine, donc tout ce qui scandalise la Chine est bon pour lui", écrivait un autre usager du réseau social Weibo.

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