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Ukraine: les Occidentaux condamnent l'agression d'une journaliste et militante

Ukraine: les Occidentaux condamnent l'agression d'une journaliste et militante

Les Européens et les Etats-Unis ont condamné mercredi l'agression d'une journaliste et militante pro-européenne en Ukraine, théâtre depuis plus d'un mois d'une contestation contre le pouvoir, qui a appelé mercredi l'opposition au "bons sens" et à quitter la rue.

Tetiana Tchornovil, journaliste de la publication Ukraïnska Pravda qui écrit des articles très critiques sur le président Viktor Ianoukovitch et son entourage et est également en première ligne de la contestation pro-européenne, a été sauvagement battue dans la nuit de mardi à mercredi par deux inconnus qui l'ont forcée à s'arrêter alors qu'elle conduisait dans la banlieue de Kiev.

Elle a le nez cassé, souffre de commotion cérébrale et de multiples traumatismes, selon Ukraïnska Pravda qui a publié des photos de la journaliste après l'agression et une interview d'elle à l'hôpital.

Un autre militant pro-européen, Dmytro Pilipets, a été poignardé mardi soir à Kharkiv (est) par des inconnus, selon les médias et la police.

Les Etats-Unis ont condamné "les violences inacceptables" à l'égard des militants de l'opposition ukrainienne.

"Nous condamnons les agressions et appelons à une enquête immédiate", a indiqué l'ambassade américaine à Kiev dans un communiqué.

"Il faut arrêter l'intimidation et les violences envers les militants d'EuroMaïdan", nom donné aux actions de protestation, a écrit sur son compte Twitter Linas Linkevicius, chef de la diplomatie lituanienne dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Le ministère de l'Intérieur et les autorités de Kharkiv ont d'ores et déjà dénoncé des "provocations" visant à les discréditer.

Le président ukrainien a chargé le ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko et le procureur général Viktor Pchonka d'enquêter sur l'agression de la journaliste.

Selon ses collègues, elle avait passé la journée de mardi à prendre en photo les maisons de ces deux responsables-là, bêtes noires de l'opposition pro-européenne qui manifestent depuis plus d'un mois dans le centre de Kiev contre le régime.

Le ministre de l'Intérieur est accusé d'être responsable de la répression contre une manifestation étudiante le 30 novembre qui a fait des dizaines de blessés, et le procureur de "couvrir les crimes" des policiers.

La journaliste a affirmé avoir été suivie lors de sa mission par des membres des forces anti-émeutes.

L'opposition a aussitôt accusé les autorités d'être derrière l'agression de Tetiana Tchornovil.

L'ex-Premier ministre et opposante emprisonnée Ioulia Timochenko s'est dite révoltée "par cette agression sauvage" en accusant le président Viktor Ianoukovitch d'en être responsable.

"Aujourd'hui on a failli tuer Tetiana Tchornovil. Il faut que ce soit la dernière manifestation de cruauté à l'égard du peuple ukrainien que vous ayez autorisée par votre inaction", a-t-elle déclaré en s'adressant au président.

"Le pouvoir musèle les journalistes (...) Il veut que les gens soient paralysés par la peur. Nous ne les laisserons pas faire!", a pour sa part réagi Vitali Klitschko, un ex-champion du monde de boxe, devenu l'un des leaders de l'opposition.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi devant le ministère de l'Intérieur en brandissant des portraits de la journaliste agressée.

"Le régime passe à l'offensive. Incapables de faire cesser les protestations, les autorités organisent des provocations avec des méthodes criminelles", a accusé le parti de Mme Timochenko, ex-Premier ministre emprisonnée.

Le chef du gouvernement Mykola Azarov a pour sa part appelé mercredi l'opposition pro-européenne à cesser ses actions de protestations qui portent selon lui "un préjudice matériel" au pays tout juste stabilisé financièrement par le plan de sauvetage russe.

"L'activité de l'opposition, de certaines forces extrémistes et de provocateurs empêchent la société de fonctionner normalement", a-t-il lancé alors que les partisans de l'intégration européenne manifestent depuis plus d'un mois dans le centre de Kiev contre la volte-face du pouvoir sur le rapprochement avec l'UE au profit de la Russie.

Il a par ailleurs vanté le plan de sauvetage russe contestée par l'opposition pro-européenne qui a accusé le gouvernement d'avoir mis l'Ukraine "en gage".

"C'est un facteur crucial pour l'économie ukrainienne", a-t-il déclaré, indiquant que l'Ukraine espérait obtenir dès le début 2014 les 12 milliards de dollars restants du crédit russe, dont elle a reçu mardi la première tranche de 3 milliards.

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