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Thaïlande: régime de sécurité spéciale prolongé face à des manifestations au long cours

Thaïlande: régime de sécurité spéciale prolongé face à des manifestations au long cours

La Thaïlande a prolongé mercredi de deux mois l'instauration d'une "loi de sécurité spéciale" renforçant les pouvoirs de la police à Bangkok, face à des manifestations sans fin visant à faire tomber la Première ministre Yingluck Shinawatra.

"Le gouvernement a besoin de cette loi pour maintenir la paix et l'ordre, car il y a toujours des manifestations", a déclaré le vice-ministre de la Défense, le général Yutthasak Sasiprapa, à l'issue d'un conseil des ministres.

Cette Loi de sécurité intérieure renforce le champ d'action de la police, qui peut bloquer des rues, interdire des rassemblements, imposer un couvre-feu ou encore procéder à des fouilles plus aisément.

Ce dispositif avait été étendu il y a tout juste un mois, le 25 novembre, à l'ensemble de Bangkok, au moment où les manifestations prenaient de l'ampleur. Mais les forces de l'ordre sont restées jusqu'ici tout en retenue, autorisant même les manifestants à occuper brièvement le complexe abritant le siège du gouvernement.

Les manifestants, qui étaient encore plus de 150.000 dimanche, réclament sans faiblir le départ de Yingluck, qu'ils accusent d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, en exil. Ils veulent le remplacement du gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, pendant 18 mois, avant de nouvelles élections.

Cette crise est la plus importante depuis celle de 2010, qui s'étaient soldée par plus de 90 morts et une intervention de l'armée.

Pour le moment, l'armée refuse de prendre parti, mais la situation politique reste volatile, même si la tension est moins intense que début décembre, quand cinq personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées lors de violences de rue entre adversaires des deux camps.

Mercredi encore, les manifestants ont tenté d'empêcher les candidats aux élections anticipées du 2 février de procéder à leur inscription dans un stade de Bangkok, lançant des grilles de métal sur les policiers anti-émeutes, a constaté un photographe de l'AFP.

La Première ministre thaïlandaise a proposé ces législatives comme une sortie de crise, mais l'opposition la refuse. Et le Parti démocrate, principale formation d'opposition, a annoncé qu'il boycotterait le scrutin, aggravant un peu plus la crise.

Yingluck Shinawatra a proposé mercredi la mise en place d'un "conseil national des réformes", en charge notamment de proposer des mesures anti-corruption, cheval de bataille des manifestants.

Mais ses opposants l'ont immédiatement rejeté, réclamant sa démission comme préalable à toute réforme.

Ce que la Première ministre refuse: elle est même tête de la liste du parti au pouvoir, le Puea Thai, et devrait donc être nommée chef du gouvernement si son parti, qui domine la vie politique, l'emporte.

ask-dr/dth/fw

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