Les autorités italiennes ont commencé mardi à évacuer un centre de détention d'immigrés clandestins, situé sur l'île de Lampedusa, alors que les mauvaises conditions de vie et le nombre excessif des personnes retenues ont provoqué de multiples critiques dans le pays et à l'étranger.
La Commission européenne a notamment menacé la semaine dernière d'entamer une action en justice contre Rome, en raison de la situation dans le centre de Lampedusa, qui devait à l'origine n'accueillir des immigrés que pour une durée de 48 heures chacun, mais s'est transformé de fait en camp de réfugiés à long terme.
Filippo Bubbico, ministre adjoint de l'Intérieur dans le gouvernement d'Enrico Letta, a annoncé au quotidien Avvenire que 200 immigrés seraient transférés dans d'autres centres, ce qui ne laisserait à Lampedusa que 17 détenus, temporairement bloqués par des motifs administratifs.
Khalid Chaouki, élu du Parti démocrate (PD, gauche) d'Enrico Letta, qui s'était barricadé à l'intérieur du centre en signe de protestation, a rapporté que deux avions étaient déjà partis avec des immigrés à bord.
« Nous devrions enfin arriver à dégager ce centre d'ici la fin de la journée », a-t-il dit.
Sur les dizaines de milliers d'immigrés clandestins qui tentent de gagner le sol européen sur des bateaux de fortune, pour fuir les difficultés économiques et conflits qui font rage en Afrique et au Proche-Orient, des centaines de clandestins se sont noyés ces derniers mois.
Le débat sur l'immigration a été attisé en Italie par la diffusion la semaine dernière d'une vidéo qui montre des migrants se faire asperger, nus et dans le froid, d'un traitement contre la gale.
Une dizaine d'immigrés clandestins, venus de Tunisie et du Maroc, se sont de plus cousu les lèvres le week-end dernier afin d'exiger leur libération d'un centre de détention proche de Rome, où leurs conditions de vie sont, selon eux, intolérables.