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Le Népal trouve un premier accord pour sortir de la crise politique

Le Népal trouve un premier accord pour sortir de la crise politique

Le Népal a fait un premier pas mardi vers la sortie de crise politique, un mois après les élections, l'ancienne guérilla maoïste acceptant de participer à l'Assemblée constituante qui tente depuis 2008 d'organiser la vie politique du pays.

Les maoïstes, défaits lors des élections du 19 novembre, avaient demandé un arrêt du dépouillement des bulletins, alléguant de fraudes, et ils refusaient par conséquent de prendre part à la nouvelle assemblée.

Ils sont finalement revenus sur cette décision, acceptant de conclure un accord avec les autres partis.

"Nous avons accepté de rejoindre l'Assemblée et d'aider à rédiger une constitution", a dit un responsable maoïste, Narayan Kaji Shrestha, à l'AFP.

Des millions de Népalais ont voté en novembre dans l'espoir que la nouvelle Assemblée parviendra à rédiger une constitution et à mettre fin à des années d'instabilité politique.

Les maoïstes avaient remporté les premières élections de l'après-guerre en 2008 mais l'expérience s'était terminée au bout de neuf mois sur un conflit avec l'armée.

Le Népal a été en proie à une guerre civile de 1996 à 2006 opposant les rebelles maoïstes au régime alors en place, une monarchie qui a dirigé le pays pendant 240 ans.

Cette guerre, qui a fait environ 16.000 morts, s'est achevée en 2006 par des accords de paix qui ont également mis fin à la royauté.

Depuis les premières élections 2008, les tentatives des gouvernements successifs de mettre au point une constitution ont toutes échoué, conduisant à la paralysie des institutions dont le pays n'est sorti que grâce à une nouvelle élection.

Les maoïstes ne sont arrivés qu'en troisième position de ce récent scrutin, avec 80 des 575 sièges en jeu, loin derrière le Nepali Congress et le parti Marxiste Léniniste Unifié (centre gauche). Depuis leur éphémère premier gouvernement en 2008, les anciens rebelles se sont divisés et leur chef, Pushpa Kamal Dahal, a été critiqué pour son style de vie ostentatoire.

Selon le responsable maoïste, l'accord conclu avec les autres partis, qui doit être signé ce mardi, prévoit une enquête sur les allégations de fraude mais également la création d'un comité chargé de discuter des questions constitutionnelles, en parallèle de l'Assemblée.

De son côté, un responsable du Nepali Congress, Prakash Man Singh, a salué "un développement très positif". "Cet accord va nous permettre de réunir l'Assemblée prochainement", a-t-il dit.

L'économie népalaise a ressenti les effets d'années de paralysie politique, sa croissance passant de 6,1% en 2008 à 4,6% l'an dernier, selon la Banque mondiale. L'industrie du tourisme au pays de l'Everest a aussi souffert de fréquentes grèves à l'appel de partis politiques.

Le Népal, l'un des pays les plus pauvres d'Asie, est aussi en proie à une forte inflation, obligeant des centaines de milliers de Népalais à émigrer pour trouver un travail.

Pour le commentateur politique Bishnu Sapkota, si la signature d'un accord est une bonne chose, "les problèmes commencent quand chaque parti va vouloir le mettre en oeuvre selon ses propres termes".

Il s'agit "d'une formule de compromis", a estimé de son côté Lokraj Baral, du Nepal Centre for Contemporary Studies.

"Les maoïstes ont dû se résigner à leur défaite électorale", a-t-il dit.

"En même temps, le Nepali Congress et l'UML ont compris que s'ils rédigeaient la constitution sans les maoïstes, cela aboutirait à une polarisation très marquée de la vie politique", a-t-il ajouté.

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