MADRID - Le gouvernement conservateur d'Espagne a approuvé vendredi des restrictions sévères à l'avortement, le permettant seulement dans les cas de viols ou lorsque la grossesse représente un risque important pour la santé de la mère ou du foetus.
Le gouvernement précédent avait légalisé l'avortement avant la 14e semaine de grossesse, il y a seulement trois ans.
Mais le Parti populaire au pouvoir fait depuis longtemps front commun avec l'Église catholique sur des enjeux moraux et sociaux et a fait de cet amendement l'une de ses promesses électorales en 2011. Il a été élu lors de ces élections.
Le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, a affirmé que le changement était nécessaire pour offrir une meilleure protection tant à la mère qu'au foetus.
Les partis de l'opposition et les groupes de défense de la femme se sont vigoureusement prononcés contre le projet de loi, le considérant comme une attaque aux droits des femmes et un pas en arrière pour l'Espagne comparativement à ses voisins européens.
La loi doit encore être approuvée par le Parlement, mais l'imposante majorité du Parti populaire garantit pratiquement qu'elle sera adoptée.
Les femmes espagnoles qui voudront se faire avorter devront dorénavant obtenir l'approbation de deux médecins qui ne pratiquent pas cette procédure, et les médecins peuvent refuser de pratiquer un avortement pour des raisons de conscience, a précisé le ministre Gallardon.
Le fait qu'un enfant ait des risques élevés de naître avec des handicaps ne sera pas une raison valable pour demander un avortement.
Les adolescentes âgées de 16 et 17 ans devront à nouveau être accompagnées de leurs parents et obtenir leur permission pour se faire avorter.
Selon l'association espagnole des cliniques d'avortement accréditées, environ 100 000 des 118 000 avortements pratiqués l'an dernier seraient illégaux en vertu de la nouvelle loi.
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