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Centrafrique: au moins 30 morts dans des violences interconfessionnelles

Centrafrique: au moins 30 morts dans des violences interconfessionnelles
Reuters

BANGUI, République centrafricaine - Après plusieurs jours d'accalmie, les violences interconfessionnelles ont de nouveau éclaté vendredi en République centrafricaine, faisant au moins 30 victimes, en dépit des efforts de la communauté internationale pour apaiser la crise en cours.

Une bande de jeunes hommes arborant des crucifix ont attaqué une mosquée vendredi, fracassant les murs de parpaing, démantelant méticuleusement le toit de fer ondulé et déchirant les livres et dépliants en arabe qu'ils y avaient trouvé.

La veille, le quartier de Gobango, à Bangui, a été le théâtre d'affrontements entre milices musulmanes et chrétiennes, qui se sont transformés en fusillade lorsque les troupes tchadiennes des forces de l'Union africaine ont commencé à tirer sur des civils, selon ce qu'ont rapporté des résidants.

Dans un communiqué publié vendredi, le gouvernement centrafricain affirme que les soldats tchadiens n'ont ouvert le feu que parce qu'ils avaient été attaqués à la grenade par des milices chrétiennes, qu'ils accusent d'avoir enlevé des civils et terrorisé la population.

La colère des résidants de Gobango à l'endroit des Tchadiens, qu'ils perçoivent comme des alliés du nouveau président de confession musulmane Michel Djotodia, s'est par la suite propagée à l'endroit des musulmans.

Selon le résidant Clavert Bettare, qui a pris part au démantèlement de la mosquée, vendredi, toutes les mosquées doivent être fermées puisqu'à son avis, la foi musulmane en est une de «haine».

Les musulmans comptent pour environ 15 pour cent de la population centrafricaine et vivaient plutôt en harmonie avec les chrétiens du pays jusqu'à encore tout récemment. Cet équilibre a toutefois basculé lorsque le mouvement rebelle Séléka, constitué d'une majorité de musulmans, a renversé le régime au pouvoir le printemps dernier. Des attaques de milices chrétiennes contre les quartiers musulmans ont suivi, auxquelles les forces présidentielles sont accusées de répliquer pour des motifs de vengeance.

Les craintes de massacres imminents et d'un éventuel génocide ont incité la communauté internationale à déployer quelque 1600 militaires français en appui aux forces africaines du Tchad, de la République démocratique du Congo, de la Guinée équatoriale, du Burundi et du Gabon. Les États-Unis se sont quant à eux engagés à verser une aide de 100 millions $ US.

Vendredi, au moins 40 blessés se sont rendus dans un hôpital communautaire de Bangui, dont trois ont plus tard succombé à leurs blessures. Plusieurs d'entre eux avaient été blessés lors d'une attaque contre un quartier musulman menée par des milices chrétiennes opposées au gouvernement.

Selon la Croix-Rouge, le bilan des victimes des violences qui ont débuté jeudi soir dépasse la trentaine de morts. Cela porte le nombre de victimes totales à 583 morts depuis le début des violences interconfessionnelles, le 5 décembre.

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