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Lisa Leblanc : aujourd'hui sa vie c'est platine (VIDÉO)

Lisa Leblanc : aujourd'hui sa vie c'est platine (VIDÉO)

MONTRÉAL - À la taverne Saint-Sacrement de Montréal, mercredi soir, on à l’impression que la Néo-Brunswickoise Lisa Leblanc a réuni quelques amis pour célébrer les 80 000 exemplaires vendus de son très marquant premier disque paru en mars 2012, petit bijou musical devenu la source d’une grande aventure professionnelle. L’heure est à la célébration, bien entendu, mais aussi à la discussion, voire aux bilans. La jeune chanteuse authentique a connu un début de carrière explosif qui semble l’avoir un peu décoiffée. Pour le meilleur, toutefois, car rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Autour d’un grand comptoir de bois, une pochetée de journalistes assistent à la sympathique passation du fameux disque platine. Vous savez, le cadre qui enjolive l’album. Ensuite, Lisa Leblanc se lance, simplement :« So, c’est ça. Merci d’être là. C’est awesome », envoie-t-elle tout sourire avec le prix sous le bras. La table est mise. Ce sera simple, généreux, sans flafla.

Voici en quelque sorte un compte rendu non exhaustif de réponses échangées avec huit représentants de différents médias.

Paroles de chanteuse

«C’est weird. Tout ce qui a déboulé de ça (la sortie de l’album). Moi, je voulais faire des shows pis des shows pis des shows. L’album à la limite je m’en souciais pas tant que ça au début. Finalement, je suis contente de l’avoir fait obviously parce que, bon, aujourd’hui on a un disque platine, mais aussi juste à cause de l’expérience d’avoir travaillé avec Louis-Jean [Cormier, à la réalisation]. Faire aussi tout le mash-up des premières tounes… Ça donne ça et c’est incroyable.»

«Je n’ai pas trop pensé au deuxième album. Je vais faire un mini disque en anglais qui sortira en mai. C’est vraiment juste un trip que je voulais me payer parce que je suis bilingue. Des trucs sont sortis cette année et je voulais les faire vivre sans me sentir obligée de produire un album en entier. Je ne suis pas rendu là. Je n’ai pas envie de défendre un disque complet en anglais. C’est un entre-deux et ça va être cool. Je me concentre sur ce EP en ce moment. C’est un mélange de 5-6 morceaux que j’ai écrits et quelques reprises. Je ne suis pas trop stressée. Le second album viendra éventuellement. Déjà, j’ai des tounes. Et je continue la tournée anyways.»

«J’ai fait combien de shows ?... (Elle demande à un des patrons de la maison de disque Bonsound Records, qui n’est pas très loin) J’ai fait environ 150 spectacles. Récemment, en France, j’ai donné 16 concerts. C’était amazing. Je n’en reviens pas de l’accueil du monde. Pour vrai, je ne voulais pas signer en France. Je voulais rien savoir au début. C’est juste que j’étais assez dans le jus icitte ! ... À un moment donné j’étais comme…non. C’est assez, lance Leblanc en riant. On est allé en France l’an dernier et c’était déjà assez cool. Faire des nouveaux trucs. Pas de label, pas de pression. Juste l’fun de faire des petits bars, j’avais trippé ma vie. Cette fois-ci, à l’automne, j’avais pas plus d’attentes. Je m’attendais de faire des bars bruns pis j’étais super contente.»

«Finalement, les médias ont full embarqué. Ça faisait 4-5 fois qu’on allait faire de la promo en France, mais c’était la première fois qu’on faisait une vraie tournée. J’ai découvert qui écoutait ma musique, qui vient en show. Des gens de tous les âges, des musiciens, des mélomanes… J’ai fait des rencontres de malade. En plus, la moitié sinon le trois quart des concerts étaient sold-out. Tu ne peux pas t’attendre à ça […] Je retourne en mai et ensuite à l’été.»

«Je serai vraiment pas en congé en 2014, non! Mais je prends un break de tournée pour les trois prochains mois. Je vais en profiter pour travailler sur le EP. Je ne peux pas tout arrêter sinon je vais virer folle.»

«La journaliste Valérie Lehoux [du magazine culturel français Télérama] m’a vu l’an passé aux FrancoFolies. J’ai fini par la rencontrer. C’est à cause d’elle que j’ai signé avec le label français Tôt ou tard. Elle m’a donné une super vitrine dans Télérama. Elle a tellement poussé par là-bas. Elle a même parlé à France Inter (la radio). Je lui dois beaucoup. En général, les Français ne savent pas que des francophones existent au Canada hors du Québec. Ils connaissent encore moins l’Acadie. Disons que je dois donner des cours 101 sur mes origines…»

«Mais c’est super. Le banjo, les bottes de cowboy, l’accent de bûcheron je pense que c’est exotique pour les Français!»

La route et les hôtels

«Penser à ce que je vais faire après tout ça? Ça me donne quasiment des breakdowns. Tsé comme, oh shit, qu’est-ce que tu fais ? Tu dois te redécouvrir. Trouver d’autres buts. Toute ma vie j’ai travaillé fort pour arriver à être reconnue de mes paires et tourner au Québec. Avec ce succès, comme ce disque platine qui vient de popper ben relaxe ! (rires) Après ça quoi? Tu prends un jour à la fois. Tu te dis d’en profiter… Je me lance de nouveaux défis comme le EP ou ma tournée en France. J’aime encore aller ailleurs, sans que le monde me connaisse. Je suis une huge trippeuse de jouer de la musique pour jouer de la musique. Me promener et trouver du monde pour jamer, c’est la plus cool chose que je peux faire… Donc, appendre différentes musiques d’un peu partout, composer avec ça, c’est ce que je veux faire pour la suite…»

«J’hais tout ce qui est célébrité. J’aime pas le côté glamour, qui existe plus ou moins au Québec de toute façon. Jouer c’est ce que je veux. Le reste, c’est pas important.»

« Je veux visiter le Canada anglais. J’aimerais y faire une tournée. Je veux aller aux States aussi. Je suis déjà allée en Louisiane plusieurs fois, mais j’aimerais jouer plus. En Europe aussi […] Je dois aller en Suisse et en Belgique. En fait, traveller c’est une belle excuse pour apprendre la musique et découvrir.»

«Je n’ai pas peur de perdre des gens avec un deuxième album. Je ne sais pas comment dire… Ça se pourrait qu’on gagne des nouveaux fans. J’ai commencé avec des petites places. J’ai bâti tranquillement. Il y a eu une explosion, oui, mais je me dis que si le monde me suit tant mieux…»

«C’est sûr que c’est un gros changement de vie ce succès. Je peux dire que j’ai rushé. N’importe qui aurait ces réactions.»

«Je déménage à Moncton parce que j’avais besoin d’un retour aux sources. Ça fait trois ans que je m’ennuie de chez nous. J’ai besoin d’air et d’espace. C’est naturel pour moi ce coin. Toutes les anecdotes et les histoires dans mes chansons, ça vient de là [elle fait référence à son village natal Rosaireville et le reste de la province]. Je suis tellement attachée à l’Acadie. Mais bon, je serai toujours prise entre Montréal et le Nouveau-Brunswick. Je vais faire énormément d’allers-retours.»

«Pour la tournée, c’est différent. J’aime être ailleurs. J’ai tout le temps été comme une sorte de gypsy. J’ai toujours aimé être sur la route. J’ai besoin de changer de place et de rencontrer du monde. La route, les hôtels, c’est comme si j’étais chez nous.»

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