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La famille de Fredy Villanueva pourrait reprendre des poursuites civiles

La famille Villanueva pourrait reprendre des poursuites civiles
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La famille de Fredy Villanueva pourrait reprendre des poursuites civiles dans la foulée du rapport que le coroner André Perreault a rédigé sur la mort du jeune homme de 18 ans. C'est du moins ce qu'a soutenu l'avocat de la famille, Peter Georges-Louis, lors d'une conférence de presse tenue mardi après-midi.

« Avant même la tenue de l'enquête, il y avait des poursuites civiles qui avaient été entamées. Je crois qu'à la lumière du rapport, de la crédibilité qui est gravement entachée de M. Lapointe quant au récit le jour des événements, je crois que ça va nous pousser dans une direction de poursuivre ces procédures-là », a dit Me Georges-Louis.

L'avocat de la famille a rappelé que les poursuites civiles intentées notamment contre le policier Jean-Loup Lapointe, sa partenaire Stéphanie Pilotte et la Ville de Montréal ont été « suspendues » en raison de l'enquête du coroner, et qu'il n'y a « jamais eu de discussion au sujet d'un règlement ».

Dans une poursuite déposée en février 2009, la famille de Fredy Villanueva avait réclamé 990 000 $ pour les souffrances et les séquelles causées par les événements.

« Je dois également vous aviser que des démarches ont été faites au niveau d'une pré-enquête pour des accusations au criminel, pour la responsabilité criminelle de M. Lapointe », a ajouté Me Georges-Louis, qui était entourée lors de la conférence de presse de l'avocat de Jeffrey Sagor Métellus, Alain Arsenault, et de la mère de la victime, Lilian Maribel Madrid.

Étranglée par l'émotion, la mère de Fredy Villanueva a eu peine à commenter le rapport. « Mon fils Fredy, il n'est pas un voyou. Il n'a jamais voulu désarmer Lapointe », a-t-elle plaidé. « Mon fils Fredy, il est mort pour rien. »

Qu'est devenu le policier Lapointe?

Me Arsenault soutient pour sa part qu'il faut s'interroger sur le sort qui a été réservé à l'agent Lapointe, qui travaille maintenant pour l'escouade tactique du SPVM.

« Ce que l'on constate dans ce rapport-là, selon le coroner, c'est que le policier Lapointe a agi trop rapidement. Il est dans un groupe spécialisé d'intervention où, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il fait agir beaucoup de réflexion. Est-ce qu'il est au bon endroit? Moi je pose la question, et j'ai un gros doute sur la réponse qu'on doit donner : non, il n'est pas au bon endroit », a-t-il déclaré.

« Est-ce qu'il connaît bien les règles d'engagement. Si on regarde les évènements d'août 2008, je ne suis pas sûr qu'il connaissait très bien les règles d'engagement. Va-t-il être capable de les connaître? Il ne faut pas oublier qu'on peut les connaître, mais avoir l'esprit mental pour les appliquer, c'est une autre question », a poursuivi Me Arsenault.

Un rapport accueilli favorablement, pour l'essentiel

À l'instar du directeur du SPVM, Marc Parent, Me Georges-Louis a néanmoins souligné que la famille Villanueva accueille le rapport du coroner Perreault de « façon très favorable », malgré « certains bémols ». Il a tenu à remercier le coroner et ses procureurs pour leur « écoute très active » et leur « ouverture d'esprit ».

« Nous croyons qu'il s'agit d'une critique sévère du travail des policiers, du Service de la police de la Ville de Montréal et de l'école nationale », a affirmé l'avocat.

Les recommandations du coroner, dit-il, « répondent à des manques, soit au niveau de l'enseignement des policiers, ou de l'agir des policiers dans des circonstances particulières, notamment au niveau de Montréal-Nord et de sa communauté ».

« Tout comme nous, le coroner Perreault a fait face à plusieurs embûches. Je parle très spécifiquement du type "la police enquête sur la police" », a-t-il noté, en soulignant que le gouvernement Marois a promis de créer un bureau indépendant pour de telles enquêtes à l'horizon 2014.

Me Georges-Louis dit avoir déploré depuis le début de l'enquête « cette iniquité [...] qui persiste au Québec depuis plusieurs années, cette iniquité entre le traitement des policiers impliqués et les témoins civils ».

« Le coroner n'a pas fait de recommandations spécifiques en la matière. Par contre, il en dresse une liste assez exhaustive à la page 123, qu'il qualifie lui-même d'entrave. Par là, nous saluons son courage ».

Me Georges-Louis a aussi plaidé que les évènements survenus le 9 août 2008 au parc Henri-Bourassa ont mis en évidence que les policiers devraient privilégier la communication plutôt qu'une « confrontation physique » dans le cas d'une possible infraction municipale, et d'attendre des renforts, le cas échéant.

Me Arsenault a quant à lui rappelé que Dany Villanueva, le frère de Fredy, a été saisi au poignet et au coude avant même qu'il ne soit arrêté, ce qui ne devrait pas se produire, comme l'a indiqué le coroner Perreault. Il est nécessaire que les policiers soient mieux formés pour éviter ce type de situation, a-t-il noté.

L'avocat a également souligné que le coroner conclut que certains tirs de l'agent Lapointe étaient « inutiles ». Il est important, a-t-il ajouté, qu'on puisse savoir « quand un policer [peut] être autorisé à dégainer, à faire feu, et quand il doit cesser de faire les tirs. Il nous semble évident que quand une personne n'est plus une menace, on doit cesser de tirer. »

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