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L'album «...IAM » : tout sauf la fin du groupe (ENTREVUE)

L'album «...IAM » : tout sauf la fin du groupe (ENTREVUE)
Didier D.Daarwin

MONTRÉAL - Le groupe de rap marseillais IAM avait sorti en avril 2013 l’album Arts martiens. Sept mois plus tard, IAM revient à la charge avec un second opus qui, pour plusieurs, correspondrait à la fin d’une longue aventure pour cette formation culte. Pourtant, un entretien outremer avec Shurik'n et Imhotep nous laisse plutôt à penser que IAM cherchera à se réinventer plutôt qu’à s’enterrer.

…IAM est le titre de cet album paru à la fin novembre. Dans la même lignée que le précédent long jeu, il revisite les mêmes thèmes : la jeunesse (Si j’avais 20 ans), les difficultés du quotidien, la pauvreté, la violence, les tentions dans la ville, la drogue (Artificielle), l’espoir et les valeurs de gars qui prennent de la maturité (Renaissance). Rien ne change tellement dans la musique d’IAM : l’essence est rap, l’écriture acerbe et les rythmes assez pesants. Le souffle, quant à lui, provient toujours de la rue, de la souffrance et de la résistance. On tombe parfois dans le cliché et le drame, mais l’ensemble a du sens. Encore. Comme si IAM ne pouvait, malgré toutes ces années, présenter quelque chose de mauvais.

Enregistré à Marseille, Paris et New York, …IAM renferme 16 titres. Cet album est arrivé au monde d’une manière imprévisible. Le contrat avec la maison de disque Def Jam ne prévoyait guère de second album en 2013 ou pour les années à venir. C’est le succès d’Arts martiens qui a convaincu la direction de Def Jam d’ajouter cette « surprise » à l’entente arrivée à terme.

« Avant la sortie d’Arts martiens, nous avions envisagé de publier un album double, explique Shurik'n au bout du téléphone. Mais nous nous sommes rendus compte que l’idée n’était pas très bonne, notamment pour des raisons de promotion. Nous avons donc dû choisir des morceaux et se départir de quelques dizaines d’autres pièces. L’album …IAM paru récemment est complètement tributaire du succès d’Arts martiens. Il n’était pas dans le contrat avec Def Jam. C’est un cadeau de leur part. On avait le désir de sortir un deuxième album, mais rien n’obligeait la maison de disque… Dès qu’Arts martiens a été confirmé platine au niveau des ventes, la maison de disque nous a donné le feu vert. »

Dans la peau

Bonne nouvelle, certes, pour les membres du collectif français qui souhaitaient ce second disque. Or, le contrat est bel et bien terminé avec Def Jam. Plusieurs journalistes ont par ailleurs clamé la fin du groupe depuis quelques semaines. Une analyse qui s’avère peut-être trop hâtive selon les dires d’Imhotep : « Nous serons occupés jusqu’en 2015 pour faire la promotion de l’album et pour offrir les nombreux concerts au programme. Il est vrai que c’est la fin du contrat avec notre maison de disque. Nous n’avons pas discuté pour l’instant d’une nouvelle signature. Il est trop tôt pour ça de toute façon. L’avenir nous le dira. Rien n’interdit de penser qu’une nouvelle entente est possible. Mais chose certaine, c’est la fin d’une ère pour IAM. C’est-à-dire dans sa forme actuelle de grosse machine. »

« Nous devrons certainement réfléchir à la nouvelle formule dans laquelle nous pourrions évoluer, renchérit-il. Nous connaissons tous l’approche indépendante pour la vivre dans des projets solos. Nous sommes conscients que les moyens sont incomparables. En formule indé, nous aurions une force de frappe promotionnelle beaucoup moins grande. Et nous savons qu’elle est souvent indispensable pour rejoindre notre public. Nous verrons au cours des prochaines années quelles sont les possibilités […] Le dernier morceau du disque, Renaissance, est un clin d’œil à la chanson Dernier coup d’éclat que nous avons utilisée pour clore Arts martiens. C’est notre façon à nous de laisser une porte ouverte. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours ! »

Après 25 ans de carrière, il semble que les membres de IAM aient eu énormément de plaisir à enregistrer ce septième album studio. L’enthousiasme paraît également au rendez-vous en ce qui concerne les spectacles, qui ne cessent de faire travailler les rappeurs, qui n’ont grosso modo jamais cessé de donner des concerts au cours des six dernières années. Considérant que ceux-ci entretiennent des liens quasiment familiaux avec les gens de chez Def Jam, qui sait ce que l’avenir réserve vraiment aux créateurs des célèbres morceaux Je danse le Mia (1993) et L’École du Micro d’argent (1997).

La fin d’IAM ? Ça semble hors de question.

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