Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rob Ford fait l'objet d'un avis en diffamation d'un journaliste

Rob Ford fait l'objet d'un avis en diffamation d'un journaliste
TORONTO, ON - NOVEMBER 18: Mayor Rob Ford has been reduced to the role of a figurehead, losing most of his powers and budget. In yet another unprecedented move, on Monday council approved a series of steps that transfer a significant chunk of the mayors budget and many of his powers to Deputy Mayor Norm Kelly. Toronto, November 18, 2013. (David Cooper/Toronto Star via Getty Images)
David Cooper via Getty Images
TORONTO, ON - NOVEMBER 18: Mayor Rob Ford has been reduced to the role of a figurehead, losing most of his powers and budget. In yet another unprecedented move, on Monday council approved a series of steps that transfer a significant chunk of the mayors budget and many of his powers to Deputy Mayor Norm Kelly. Toronto, November 18, 2013. (David Cooper/Toronto Star via Getty Images)

TORONTO - Un journaliste du quotidien Toronto Star a déposé un avis en diffamation à l'endroit du maire de Toronto, Rob Ford, en lien avec des commentaires faits à la télévision qui, selon le journaliste concerné, revenaient à l'accuser de pédophilie.

Daniel Dale a indiqué qu'il ne ferait pas de commentaire sur sa plainte, qui vise aussi Vision TV, la chaîne qui a diffusé l'entrevue avec le maire Ford, affirmant que l'article qu'il a écrit à ce sujet pour son journal serait son seul commentaire.

«Assez, c'est assez. Je ne peux plus tolérer cela. Je ne le tolérerai pas», a écrit M. Dale.

«Je demande à (M.) Ford de rétracter immédiatement la fausse insinuation voulant que je sois un pédophile. Je vise aussi Vision TV, qui a diffusé à deux reprises les commentaires vils et diffamatoires de (M.) Ford (...) même si l'entrevue a été filmée plusieurs jours avant sa diffusion.»

L'avis en diffamation réclame aussi des excuses de Vision TV.

Un jour après la diffusion de l'entrevue, le maire Ford avait déclaré qu'il maintenait «chaque mot» prononcé. Jeudi, il a quitté l'hôtel de ville de Toronto sans s'adresser aux journalistes.

Dans l'entrevue diffusée lundi, Rob Ford affirme à son intervieweur, Conrad Black, que Daniel Dale a commis la plus grave intrusion dans sa vie privée lors d'un incident survenu en mai 2012.

«Daniel Dale est dans ma cour en train de prendre des photos. J'ai de jeunes enfants. Il prend des photos de jeunes enfants», a déclaré le maire à l'ancien magnat des médias, condamné à la prison pour fraude dans la foulée d'un grand scandale financier.

«Je ne veux pas dire le mot, mais cela nous pousse réfléchir à ce qui intéresse cet homme.»

Le journaliste maintient qu'il écrivait alors un reportage au sujet d'un lot de terres publiques adjacentes à la résidence de M. Ford que celui-ci voulait acheter. Il s'est alors rendu sur les lieux pour jeter un coup d'oeil quand le maire est sorti de sa maison pour le confronter.

Le reporter affirme qu'il n'a jamais pris de photos de la famille du maire, de sa maison ni même de sa propriété, ce qu'une enquête policière a confirmé.

Il a affirmé avoir porté plainte à contrecoeur et seulement parce que M. Ford répète des mensonges sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là.

Il a cité les commentaires du maire à l'émission Sports Junkies de Washington jeudi, dans lesquels il a dit: «Quand vous avez de jeunes enfants, c'est vraiment effrayant».

Ces commentaires ont de nouveau attiré l'attention sur «les insinuations malicieuses et diffamatoires» voulant que le journaliste ait «un intérêt prédateur envers les jeunes enfants», estime M. Dale, qui précise qu'il a reçu beaucoup d'appuis dans cette affaire.

«Des dizaines de personnes, incluant des gens personnellement touchés par la pédophilie, m'ont offert un total de plusieurs milliers de dollars en dons pour mes frais judiciaires», a-t-il dit.

L'avis en diffamation est la première étape du processus de poursuite en diffamation. Si Rob Ford refuse de s'excuser et de retirer ses commentaires, a indiqué M. Dale, il devra se préparer «à répéter ses mensonges sous la menace de parjure» devant la cour.

Le maire et son avocat n'ont pas répondu à l'avis en diffamation dans l'immédiat. Vision TV a aussi refusé plusieurs demandes de commentaires.

Mardi, toutefois, le maire Ford avait refusé de s'excuser auprès du journaliste ou de clarifier ses propos.

«Je maintiens mes paroles, ce que j'ai dit avec Conrad Black», a déclaré M. Ford, visiblement contrarié, lors d'une conférence de presse.

«Je maintiens chaque mot que j'ai prononcé.»

Conrad Black n'était pas disponible jeudi pour commenter l'affaire, mais mercredi, il avait déclaré à la radio de CBC que les commentaires du maire étaient sujets à l'interprétation.

«Il n'a pas dit que (M. Dale) est un pédophile», a affirmé M. Black. «Vous n'avez pas à être un pédophile, vous pouvez seulement être excessivement curieux et, franchement, beaucoup de journalistes le sont.»

M. Black, qui affirme qu'il n'était pas au courant que la police avait fait enquête à l'époque et n'avait rien trouvé pour appuyer la plainte du maire, a ajouté que le journaliste pourrait monter un dossier contre M. Ford si celui-ci a laissé entendre qu'il est un pédophile.

«D'après mon bref passage dans la pratique du droit et certainement d'après mon expérience élargie des questions de diffamation, M. Dale pourrait avoir des preuves contre lui», a dit M. Black.

Le maire adjoint Norm Kelly, qui assume la plupart des responsabilités du maire depuis les nombreux scandales qui l'ont visé, a dénoncé les commentaires de M. Ford et l'a appelé à s'excuser.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.