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Suspension du procès de dirigeants des Frères musulmans en Égypte

Suspension du procès de dirigeants des Frères musulmans en Égypte

Le procès du guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, et de dirigeants du mouvement islamiste égyptien a été suspendu mercredi en raison du désordre provoqué par les prévenus lors de l'audience et de leur refus de coopérer avec le tribunal.

Le juge Moustafa Salama a annoncé que le procès des dirigeants de la confrérie, accusés d'incitation à la violence à la fin de la présidence de Mohamed Morsi - renversé par l'armée le 3 juillet -, allait être transféré à la Cour d'appel.

Mohamed Badie et ses coaccusés ont crié « À bas le régime militaire » de la cage en fer dans laquelle ils comparaissaient, entraînant une nouvelle suspension du procès après celle du mois d'octobre.

Le guide suprême, son adjoint Khaïrat Al-Chater et deux dirigeants des Frères musulmans, Saad Katatni et Mohamed El-Beltagui, sont accusés d'avoir incité leurs partisans à attaquer des manifestants qui assiégeaient le siège cairote de la confrérie le 30 juin, jour de la grande manifestation contre Mohamed Morsi qui a entraîné sa chute.

Les violences avaient fait neuf morts et 91 blessés. Le siège de la confrérie avait été incendié et partiellement détruit par les assaillants. Les Frères musulmans ont nié être à l'origine de ces violences.

L'audience de mercredi s'est déroulée dans un climat tendu au troisième jour d'affrontements entre étudiants islamistes et policiers sur les sites de plusieurs universités, dont celle d'Al-Azhar, au Caire, où les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et utilisé des canons à eau.

La dernière vague de manifestations étudiantes a notamment été provoquée par la mort d'un protestataire, abattu par balle lors de heurts avec la police à l'Université du Caire, fin novembre.

Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a déclaré au cours d'une conférence de presse que les forces de sécurité pouvaient « régler [la question] en cinq minutes », mais qu'elles s'en abstenaient pour éviter de faire des blessés.

Les forces qu'il dirige ont tué plus de 1300 partisans de Mohamed Morsi depuis juillet, selon les chiffres publiés mardi par des organisations des droits de l'homme, soit le bilan civil le plus sanglant de l'histoire contemporaine de l'Égypte.