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Un mois après le passage du typhon Haiyan, place à la reconstruction

Un mois après le passage du typhon Haiyan, place à la reconstruction

Le gouvernement est de retour au travail, et les étagères des marchés sont remplies de fruits, de porc, de poisson et de pain. Des arbres endommagés laissent pousser de nouvelles feuilles. Par-dessus tout, les sons d'une ville qui se remet sur pieds se font entendre partout : le vrombissement des camions ramassant des débris, le grattement d'une pelle sur le sol, le bruit aigu d'un marteau sur des clous.

Un mois après le passage dévastateur du typhon Haiyan, les indices des progrès dans Tacloban, cette ville ravagée des Philippines, se mêlent aux rappels de l'ampleur du désastre et des défis à venir. Des corps sont toujours ensevelis sous les débris. Des dizaines de milliers de citoyens résident parmi les ruines de leurs anciennes vies, sous des abris fabriqués à l'aide de matériel qui leur a été donné ou qu'ils ont ramassé ça et là.

Tecson Lim, un administrateur municipal, dit qu'une sensation de « normalité » est de retour. En fait, il commence à croire que la tragédie aura des répercussions positives, qu'elle permettra à Tacloban de se transformer en « ville globale », une ville capable de résister aux changements climatiques au point, peut-être, de devenir un modèle à suivre.

La reconstruction prendra au moins trois ans, et sa réussite dépendra d'une bonne gouvernance et d'une accessibilité à de l'argent. Les Philippines connaissaient une impressionnante croissance économique, mais la corruption est endémique et le pays demeure désespérément pauvre, des millions de citoyens vivant dans des ghettos.

Les autorités nationales et régionales avaient été averties amplement à l'avance et bénéficiaient de suffisamment de temps pour se préparer avant que la tempête ne frappe, tôt le matin du 8 novembre. Toutefois, des avis d'évacuation n'ont soit pas été écoutés, soit non mis en application dans une région régulièrement frappée par des typhons.

Haiyan a dévasté Tacloban et d'autres secteurs côtiers, faisant plus de 5700 morts et plus de 1700 disparus à travers la région. Quelque quatre millions de personnes ont été déplacées.

Mais un couple de Tacloban avait l'esprit complètement ailleurs, samedi. Earvin Nierva et Riza Elmundo ont échangé des voeux dans une église avant de se laisser photographier dans une région durement touchée de la ville.

« Cela donne espoir au peuple que nous pouvons nous relever », a lancé Mme Elmundo. Agitant son poing dans les airs, son mari a lancé, « Relève-toi, Tacloban! ».

La tempête, l'une des plus puissantes à jamais toucher terre, a généré un soutien international, mené par les États-Unis et des agences des Nations unies.

Le gouvernement philippin s'est joint à eux en instaurant des programmes d'urgence de distribution de denrées alimentaires en rémunération du travail et « d'argent contre travail » pour des milliers de citoyens ayant perdu leur gagne-pain. Les travailleurs nettoient les maisons abîmées, les arbres et autres débris jonchant toujours de nombreuses rues de la ville, et reçoivent environ 500 pesos (12,10 $) par jour.

Vendredi, la Banque mondiale a approuvé un budget de soutien de 500 millions de dollars que le gouvernement des Philippines peut utiliser pour des mesures de recouvrement à court terme et pour la reconstruction. Il fournira aussi de l'assistance technique afin de concevoir des maisons, des hôpitaux, des écoles et des édifices publics pouvant résister à de super typhons, de puissants tremblements de terre et de graves inondations.

M. Lim a confié qu'un plan d'ensemble toujours en cours d'élaboration prévoit la relocalisation de citoyens vivant dans des zones de marées de tempête dans des régions situées plus à l'intérieur des terres. Tout en reconnaissant que certains résidants pourraient ne pas vouloir quitter leur ancien quartier, plusieurs autres accueillent l'idée favorablement après avoir survécu au typhon.

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