EN DIRECT - Les Sud-Africains se sont réveillés vendredi tristes et orphelins au lendemain de la disparition de Nelson Mandela, dont les obsèques auront lieu le 15 décembre prochain dans son village natal de Qunu, où il tenait à être enterré.
Une cérémonie nationale à la mémoire du « père de la nation arc-en-ciel » et icône de la lutte contre l'apartheid aura lieu le 10 décembre au stade de Soweto.
La semaine prochaine, déclarée « semaine nationale de deuil », commencera dimanche 8 décembre par un « jour national de prières et de réflexions ».
La dépouille de Mandela sera exposée à Union Buildings, le siège de la présidence à Pretoria, du 11 au 13 décembre.
L'annonce du décès de Mandela, appréhendé depuis plusieurs mois en raison de son état de santé, fait maintenant place au recueillement et à une vague d'hommages à la mémoire de celui qui a marqué l'histoire de l'Afrique du Sud et du monde entier.
Nelson Mandela est mort chez lui, jeudi soir, à l'âge de 95 ans. Il se trouvait dans un état critique depuis plus de cinq mois. Il avait été hospitalisé en juin dernier, après une grave infection pulmonaire, puis il est rentré chez lui le 1er septembre. Il recevait des soins à domicile depuis.
L'archevêque sud-africain Desmond Tutu est apparu très ému et n'a pas pu retenir des larmes durant une allocation devant la presse au Cap. Il a salué la mémoire de celui qui était « une incroyable icône d'humanité, de compassion », « un symbole de réconciliation, de pardon et de magnanimité », mais aussi un ami proche pour l'archevêque.
C'est en effet chez Desmond Tutu que Nelson Mandela, à sa sortie de prison le 11 février 1990, a passé sa première nuit d'homme libre.
Rassemblements spontanés à la mémoire de Mandela
Pendant ce temps, des centaines de Sud-Africains qui ont appris la nouvelle durant la nuit se sont rassemblés devant la maison de Mandela à Johannesburg. Un monument commémoratif improvisé fait de bougies, du drapeau national et de bouquets de fleurs a été érigé. Un portrait encadré montrant Nelson Mandela souriant a aussi été accroché à un arbre.
L'ambiance est à la joie plutôt qu'à la tristesse. Plusieurs personnes dansent et chantent, certaines se sont couvertes du drapeau sud-africain, d'autres tiennent des chandelles. Ce matin, la foule était encore nombreuse. L'hymne national et des chants antiapartheid retentissent, ponctués de « Vive Mandela! ».
Dans le ghetto de Soweto, haut lieu de la lutte antiapartheid en banlieue de Johannesburg, la tristesse était toutefois palpable.
La mort de Mandela à la une des journaux
Vendredi matin, les quotidiens sud-africains publiaient leurs gros titres en noir, en signe de deuil. « Le monde pleure », écrit le quotidien national The Star, reflétant l'ampleur des réactions internationales et l'hommage unanime au premier président noir d'Afrique du Sud. « Au revoir, papa », titre pour sa part le quotidien Sowetan. Les grands journaux du monde entier aussi consacrent leur une à la disparition de Mandela.