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Le taux de chômage à un creux aux États-Unis

Le taux de chômage à un creux aux États-Unis

L'économie américaine a créé plus d'emplois qu'attendu en novembre et le taux de chômage est tombé à 7 %, son plus bas niveau depuis cinq ans, une embellie qui pourrait alimenter les spéculations sur la réduction du soutien apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'activité et au crédit.

Le département du Travail a recensé 203 000 créations d'emplois non agricoles le mois dernier après 200 000 en octobre. Le taux de chômage a quant à lui baissé de 0,3 point en un mois, revenant à son niveau le plus faible depuis novembre 2008.

Ce recul marqué s'explique entre autres par le fait que des fonctionnaires fédéraux comptabilisés comme sans emploi en octobre ont repris le travail après la paralysie partielle de l'État fédéral, la fermeture pendant 16 jours de la plupart des administrations.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 180 000 créations de postes après les 204 000 annoncées initialement pour octobre, et sur un taux de chômage de 7,2 %.

Les chiffres révisés pour septembre et octobre font ressortir 8000 créations de postes de plus qu'estimé auparavant. Autres éléments positifs: l'amélioration a touché tous les secteurs et le salaire horaire moyen a augmenté, tout comme la durée hebdomadaire de travail.

En outre, la baisse du taux de chômage s'est opérée alors même que le taux de participation (la proportion de personnes en âge de travailler qui ont un emploi ou en cherchent activement un) a rebondi après être tombé en octobre à son plus bas niveau depuis 35 ans et demi.

Wall Street a ouvert en nette hausse et l'indice Dow Jones gagnait 0,77 % après une vingtaine de minutes d'échanges. Parallèlement, les rendements des emprunts d'État américains ont atteint des plus hauts de trois mois et le dollar progressait face au yen et à l'euro.

L'inflation, la Fed et la patience

La publication de ces statistiques intervient moins de deux semaines avant la réunion de politique monétaire de la Fed, les 17 et 18 décembre.

Le chiffre supérieur aux attentes des créations d'emploi pourrait à lui seul alimenter les spéculations sur la possibilité que la banque centrale réduise dès ce mois-ci ses achats d'obligations, devenus le principal outil de sa politique monétaire.

La plupart des économistes estiment toutefois que la Fed attendra une confirmation de l'embellie économique avant de passer à l'action.

« Le marché du travail américain est encore loin d'être rétabli, mais il est certain qu'il est sur la bonne voie. Ce chiffre remet sur la table l'option d'une réduction (des achats de la Fed) mais ce n'est pas une certitude », résume Eric Stein, gérant de portefeuilles d'Eaton Vance Investment Managers.

Les indicateurs économiques portant sur le quatrième trimestre ont pour l'instant été mitigés: si l'emploi et la consommation montrent des signes d'amélioration, l'immobilier et l'investissement des entreprises ont ralenti.

Certains observateurs estiment par ailleurs qu'avant d'engager la réduction progressive de ses achats, la Fed veillera à s'assurer que les États-Unis ne sont pas menacés d'un nouveau psychodrame politico-budgétaire comparable à celui qui avait provoqué la paralysie de l'État fédéral. Les négociations sur le budget se poursuivent en effet au Congrès.

La majorité des analystes estiment donc que la banque centrale attendra le mois de mars pour engager pour de bon la diminution de ses achats de titres sur les marchés. Certains pensent même qu'elle pourrait patienter jusqu'en juin en s'appuyant sur la faiblesse de l'inflation.

Le département du Commerce a en effet annoncé que l'indice PCE des prix à la consommation était demeuré inchangé en octobre après une hausse de 0,1 % par mois seulement sur les trois mois précédents. Sur un an, la hausse des prix est donc limitée à 0,7 %, son plus bas niveau depuis octobre 2009.

En excluant les prix des produits alimentaires et de l'énergie, l'indice PCE de base affiche en rythme annuel une hausse de 1,1 % seulement, loin de l'objectif de 2 % que s'est fixé la Fed.

Reuters

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