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L'OMS annonce que des Grecs s'inoculent volontairement le VIH, puis se rétracte

L'OMS annonce que des Grecs s'inoculent volontairement le VIH, puis se rétracte
Keith Brofsky via Getty Images

À l'origine de cette histoire il y a un très gros rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publié début octobre. Cent soixante-dix pages sur les "déterminants sociaux de la fracture sanitaire en Europe".

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'avait pas beaucoup fait parler de lui... jusqu'au lundi 25 novembre lorsqu'une phrase tirée du rapport se répand sur les réseaux sociaux avant d'être reprise partout dans les médias.

Fox News, Sky, Russia Today, The Daily Mail, Al Jazeera, c'est une véritable traînée de poudre. Et pour cause, le rapport consultable en ligne indique que la moitié des nouvelles infections du VIH en Grèce seraient volontaires et infligées de sorte à pouvoir bénéficier d'environ 700 euros d'avantages sociaux.

Un des premiers tweets faisant mention du rapport, le 25 novembre. Plusieurs centaines suivront (suite de l'article en-dessous):

Traduction du texte du rapport, capturé ci-dessous : "le taux d'infection et d'usages d'héroïne ont augmenté significativement, la moitié des nouvelles contamination au VIH étant volontaires et pratiquées dans l'objectif de pouvoir bénéficier de 700 euros d'avantages sociaux et d'accéder plus rapidement à un traitement de substitution des drogues".

Il ne s'en est pas fallu de beaucoup plus pour que l'information prenne une tournure politique. Aux États-Unis, l'éditorialiste conservateur Rush Limbaugh s'empare du sujet expliquant que "voici ce que l'État providence fait faire aux gens", rapporte le New York Times.

Oups!

Malheureusement pour ce polémiste mais aussi les médias ayant relayé l'information (et heureusement pour les Grecs), celle-ci s'est révélée fausse. Dans un communiqué publié mardi 26 novembre, l'OMS corrige le tir et indique... qu'elle s'était tout simplement trompée:

"Cette déclaration est la conséquence d'une erreur lors de l'écriture du rapport," précisele communiqué. "L'OMS reconnait qu'il n'y a aucun élément suggérant que les contaminations volontaires au VIH dépassent le cadre de quelques cas anecdotiques."

À la source de cette boulette de l'Organisation, une étude publiée en 2011 par la revue scientifique The Lancet dont les résultats auraient été mal interprétés. Celle-ci fait bien mention de quelques cas d'infection volontaires mais en aucun cas du chiffre avancé par la citation d'origine.

L'OMS reconnaît néanmoins que le nombre de contaminations au VIH ont augmenté de plus de 50% entre 2010 et 2011, croissance largement imputable à l'usage de drogues.

Depuis le démenti, tous les médias qui s'étaient fait l'écho de la fausse info ont fait machine arrière.

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