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Le FMI croit qu'Ottawa devrait mettre fin à l'assurance hypothécaire de la SCHL

Le FMI croit qu'Ottawa devrait mettre fin à l'assurance hypothécaire de la SCHL
fotog via Getty Images

OTTAWA - Ottawa devrait envisager de mettre fin progressivement à l'assurance hypothécaire résidentielle offerte par l'entremise de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), a estimé mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

Cette recommandation est comprise dans le plus récent rapport du FMI sur la situation économique du Canada, qui prédit une modeste croissance de 2,25 pour cent pour le pays l'an prochain.

Elle s'inscrit dans la ligne de pensée du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, qui a récemment soulevé un doute quant à la pertinence, pour le gouvernement fédéral, d'être impliqué dans le marché de l'assurance hypothécaire résidentielle à risque.

Certains analystes jugent que ce système a permis au marché immobilier canadien de survivre à la crise financière de 2008-2009 — laquelle a été provoquée, de l'avis de plusieurs, par la crise du marché hypothécaire aux États-Unis.

Le FMI reconnaît que le système actuellement en vigueur au Canada comporte certains avantages et qu'il permet une certaine stabilité.

Cependant, il expose également le gouvernement, ou les contribuables, aux risques du système financier et pourrait fausser l'allocation des ressources en faveur des hypothèques et au détriment d'usages plus productifs du capital, affirme l'organisation internationale.

«Nous croyons que les banques prêtent trop dans les hypothèques et pas assez aux petites et moyennes entreprises», a déclaré mercredi le chef de mission du FMI pour le Canada, Roberto Cardarelli, en présence de reporters à Toronto.

La recommandation du FMI est appropriée pour les États-Unis, en particulier avant la crise, mais pas nécessairement pour le Canada, où le marché de la titrisation hypothécaire représente une part relativement petite de la tarte financière, a de son côté affirmé Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC.

Dans son rapport, rendu public mercredi matin, le FMI estime par ailleurs que des mesures supplémentaires devraient être envisagées pour «encourager une rétention appropriée de la part du secteur privé et accroître la part de marché des assureurs privés».

L'organisme prévient cependant que tout changement structurel doit se faire progressivement afin d'éviter toute conséquence non voulue sur la stabilité financière.

Le FMI prévoit que l'économie canadienne dans son ensemble commencera à tirer profit l'an prochain de la reprise de l'économie des États-Unis, qui mènera à une demande accrue d'exportations canadiennes et à de nouveaux investissements des entreprises.

Essentiellement, le scénario du FMI est identique à celui avancé par le Conference Board du Canada, qui prévoit que le produit intérieur brut réel du Canada connaîtra une croissance de 1,8 pour cent cette année, par rapport à 2012. Le groupe de réflexion d'Ottawa s'attend également à ce que la croissance économique canadienne accélère à 2,4 pour cent en 2014 et à 2,6 pour cent en 2015.

Le FMI prévient cependant qu'il pourrait avoir tort quant au redressement de l'économie américaine en 2014.

«Une nouvelle impasse politique (aux États-Unis) concernant les dépenses et le plafonnement de la dette, ainsi qu'une hausse plus rapide que prévu des taux à long terme dans le contexte de l'abandon de l'assouplissement quantitatif pourraient peser sur la reprise américaine et donc sur la demande d'exportations canadiennes», a-t-il écrit dans son rapport.

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