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Knockout: un jeu violent où des piétons sont attaqués aux États-Unis

Knockout: un jeu violent où des piétons sont attaqués
Thomas Cristofoletti via Getty Images

NEW YORK, États-Unis - Les forces policières de New Work, Washington et Jersey City enquêtent pour déterminer si de récentes attaques gratuites contre des piétons font partie d'un jeu violent appelé «Knockout», dont le but est de cibler des passants qui ne se doutent de rien et de les frapper d'un coup afin qu'ils perdent connaissance.

Les autorités estiment que ce jeu existe depuis des années et qu'il implique généralement des adolescents impulsifs qui veulent impressionner leurs amis. Au moins deux décès ont été rapportés cette année en lien avec ce jeu, et la police a constaté une récente hausse d'attaques de ce genre.

À New York, une femme de 78 ans qui marchait dans son quartier a été frappée à la tête par un inconnu et est tombée au sol. À Washington, une femme de 32 ans a été encerclée par des adolescents en vélo et l'un d'eux l'a frappée au visage. À Jersey City, un homme de 46 ans est mort après avoir été frappé et s'être cogné la tête sur une clôture en fer.

«Il est difficile d'excuser un tel comportement», affirme Jeffrey Butts, psychologue spécialisé en délinquance juvénile au John Jay College of Criminal Justice. «Quand quelqu'un entre dans un magasin et réclame de l'argent, on peut en quelque sorte comprendre pourquoi il agit ainsi, que ce soit par désespoir ou autre chose. Mais frapper quelqu'un simplement pour la brève excitation de voir qu'on peut le faire est tout simplement puéril.»

À la police de New York, l'enquête a été confiée à l'unité des crimes haineux, parce que certaines attaques visaient des juifs orthodoxes.

L'une des victimes à Washington, Phoebe Connolly, a raconté avoir été frappée au visage par un adolescent alors qu'elle roulait à vélo vendredi.

«Je ne sais pas quel était son but», a-t-elle affirmé. «Il n'a même pas tenté de me voler quoi que ce soit.»

Le récent emballement médiatique autour de cette tendance n'arrange pas les choses, estiment Mme Connolly et des experts.

«Ce comportement d'attaquer subitement une personne qui semble sans défense a toujours séduit le caractère impétueux et idiot des adolescents», estime M. Butts. «Mais depuis une dizaine d'années, ils donnent un nom à ce phénomène et s'en vantent au-delà de leur cercle immédiat, quand cela apparaît à la télévision ou sur Internet.»

Paul Boxer, professeur de psychologie à l'université Rutgers qui se spécialise dans les comportements violents, estime que la couverture du phénomène par les médias contribue peut-être à alimenter les attaques, mais selon lui, la plupart de ces adolescents ne sont pas des sociopathes insensibles.

«Il y a des jeunes influençables qui ont une propension à la violence et qui pourraient être affectés» par les images qu'ils voient, affirme-t-il. «Ce n'est pas qu'ils souhaitent faire du mal à quelqu'un, cela concerne plutôt la prise de risques et des façons nouvelles, différentes et excitantes de s'attirer des ennuis.»

Les experts de la délinquance juvénile pensent que la meilleure punition à infliger à ces jeunes serait un «entraînement à l'empathie», comme par exemple en faisant du bénévolat dans des centres pour personnes itinérantes. Mais un élu de l'État de New York a proposé cette semaine un projet de loi qui renforcerait les peines non seulement pour ceux qui commettent ces attaques gratuites, mais aussi pour ceux qui publient des images sur Internet et qui assistent aux attaques.

«Ces petits voyous tordus et lâches s'attaquent à des passants innocents et ils se foutent de savoir si leur victime est jeune, âgée, s'il s'agit d'un homme ou d'une femme», a déclaré le député Jim Tedisco à l'Associated Press pour expliquer son projet de loi, qui sera le premier du genre aux États-Unis.

«La vie n'est pas un jeu vidéo.»

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