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La GRC soupçonne Nigel Wright et Mike Duffy de corruption

La GRC soupçonne Nigel Wright et Mike Duffy de corruption
CP

Le sénateur Mike Duffy et l'ancien chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper, Nigel Wright, sont soupçonnés de corruption, de fraude et d'abus de confiance par la Gendarmerie royale du Canada.

L'enquêteur de la GRC responsable du dossier, le caporal Greg Horton, a présenté à la cour une requête pour obtenir des documents bancaires appartenant aux deux individus. Dans une déclaration sous serment, M. Horton soutient que Mike Duffy a accepté un pot-de-vin de Nigel Wright, contrevenant ainsi à l'article 119 du Code criminel. La GRC précise que M. Wright « a, sans le consentement écrit du chef du gouvernement, versé une récompense ou offert un avantage ou un bénéfice à Mike Duffy ».

Le caporal Horton ajoute que MM. Wright et Duffy « ont commis un abus de confiance dans l'exercice de leurs fonctions ».

Nigel Wright est soupçonné d'avoir versé 90 000 $ à Mike Duffy pour lui permettre de rembourser des allocations de logement litigieuses dans le cadre de ses fonctions de sénateur. Mike Duffy a dû quitter le caucus conservateur le 17 mai dernier en raison de toute la controverse entourant ses dépenses.

« Mon intention a toujours été de m'assurer que les dépenses soient remboursées aux contribuables, s'est toutefois défendu M. Wright par le biais de son avocate. J'ai agi dans les limites de mes fonctions et je demeure convaincu que mes actions étaient légales. »

Sept personnes de l'entourage de Harper mêlées à l'affaire

La GRC affirme qu'au moins 13 personnes ont été mêlées à l'affaire de près ou de loin, dont 7 dans l'entourage du premier ministre. Quant à Stephen Harper, s'il ne connaissait pas les détails, il a au moins été consulté.

Le 22 février, alors que le parti doit payer pour Mike Duffy, Nigel Wright écrit « le premier ministre dit que nous pouvons aller de l'avant ».

Puis le 14 mai, alors que certains journalistes commencent à poser des questions sur l'implication de Nigel Wright, l'attaché de presse du premier ministre, Carl Vallée, lui demande : « Le premier ministre saurait-il quoi répondre à cette question? »

« Le premier ministre, écrit Nigel Wright, sait que j'ai aidé personnellement Duffy, mais ne sait rien de spécifique... seulement les grandes lignes. »

Les documents révélés par la GRC mercredi révèlent aussi que le président du Fonds conservateur du Canada, Irving Gerstein, aurait usé de ses contacts pour tenter d'influencer l'audit de la firme Deloitte sur les dépenses des sénateurs Mike Duffy, Patrick Brazeau et Mac Harb.

La police fédérale poursuit son enquête. Si des accusations sont portées contre Nigel Wright et Mike Duffy, ils seraient passibles de 14 ans de prison.

La GRC enquête également sur des allégations à l'endroit des sénateurs Patrick Brazeau et Pamela Wallin.

Le gouvernement conservateur avait réussi à tourner la page sur la saga des dépenses des sénateurs au début du mois de novembre en suspendant les trois sénateurs concernés.

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