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Maria Mourani affirme qu'il serait «immoral» d'adopter la charte des valeurs à la majorité simple

Maria Mourani affirme qu'il serait «immoral» d'adopter la charte des valeurs à la majorité simple
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MONTRÉAL - La députée fédérale d'Ahuntsic, Maria Mourani, n'y est pas allée de main morte, mardi, affirmant que si le gouvernement du Parti québécois fait adopter sa charte des valeurs et de la laïcité à la majorité simple de l'Assemblée nationale, plutôt qu'à l'unanimité, ce sera carrément «immoral».

«Il y a une chose qui est certaine: il faut que ce soit un vote unanime de l'Assemblée nationale. Que le Parti québécois décide de passer la charte à la majorité simple, c'est immoral, parce que ça vise à amender la Charte des droits et libertés», a opiné l'ex-députée bloquiste, expulsée de son caucus parce qu'elle a dénoncé la charte des valeurs québécoises.

«Quand on décide de toucher la loi des lois, la Charte des droits et libertés, on le fait à l'unanimité ou on ne le fait pas», a-t-elle plaidé.

Mme Mourani a répondu aux questions des médias sur ce sujet, après qu'elle se fut adressée à eux devant la Cour fédérale à Montréal pour épauler une dame d'origine algérienne, atteinte de cancer, qui risque d'être expulsée dans son pays d'origine.

Mme Mourani a affirmé ne pas avoir de préférence quant à un vote libre des députés de l'Assemblée nationale ou à ce que la ligne du parti leur soit imposée au moment de voter sur cette charte des valeurs.

«Que ça soit vote libre ou pas libre, là, il y a une chose qui est certaine: il faut qu'il y ait un vote unanime de l'Assemblée nationale. Libre, pas libre, c'est aux partis politiques de décider. Et s'ils décident que ça soit libre, et bien que ça soit libre pour tout le monde, autant au Parti québécois que chez les autres», a-t-elle opiné.

Elle a également répété son opposition à la charte des valeurs québécoises, dont le but est d'interdire le port de signes religieux ostentatoires aux employés de l'État dans le cadre de leurs fonctions. «Qu'un État décide de discriminer systématiquement des minorités, pour moi, c'est une honte», a-t-elle tonné.

Mme Mourani n'a pas voulu discuter du cas précis de Fatima Houda-Pepin, la députée libérale qui s'est opposée au port du tchador par un membre de l'Assemblée nationale, et qui a dit ne plus reconnaître le Parti libéral du Québec dans sa défense des droits des femmes, sans toutefois aller jusqu'à appuyer la charte des valeurs.

Elle a toutefois noté que le chef libéral Philippe Couillard avait eu face à sa députée rebelle une attitude plus ouverte que le chef bloquiste Daniel Paillé a eue envers elle.

«C'est pas comparable quand même! On a vu un chef de parti qui disait à sa députée 'viens-t'en, on va discuter', les bras ouverts, puis on a un autre chef de parti qui a dit 'va-t'en parce que tu respectes la ligne du parti' (du Bloc québécois)», a déploré Mme Mourani.

Elle a tout de même concédé que le chef du Bloc, Daniel Paillé, avait discuté avec elle avant de l'expulser du caucus. «J'avais dit à M. Paillé que pour moi, il n'y avait pas de problème, que je ne ferais plus de sorties, etc. Mais ça n'a pas suffi.»

À Ottawa, M. Paillé a confirmé mardi qu'«il y a eu beaucoup de discussions entre Mme Mourani et moi avant d'en arriver à l'exclusion». Et, selon lui, on ne peut comparer les situations, puisque «les contextes sont différents».

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