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Selfie: Pourquoi vous n'avez pas fini d'en entendre parler

5 raisons pour lesquelles vous n'avez pas fini d'entendre parler du selfie
Flickr Alex-Pl

L’autoportrait a pris un sacré coup de jeune. 2013 aura été l’année du “selfie”, cet autoportrait réalisé avec un smartphone.

Selfie ici, selfie par là, selfie partout. Le phénomène est mondial et touche toutes les catégories d’internautes: de l’anonyme à la star aux millions d’abonnés sur Twitter, en passant par la personnalité politique… Tous prennent leur téléphone à bout de bras pour se tirer le portrait.

Vous voulez un chiffre? 56 millions. C’est le nombre de clichés partagés sur Instagram, l’application photo numéro 1, avec le tag #selfie.

Si vous n’avez pas encore succombé à l’épidémie selfie (ou que vous faites encore partie de ceux qui soignent le cadrage pour faire croire que c’est quelqu’un d’autre qui prend la photo), cela ne saurait tarder. C’est inéluctable.

La mode n’est pas prête de s’arrêter et Le HuffPost vous explique pourquoi, en cinq points.

1. On a enfin trouvé un mot pour en parler

Soyons honnêtes, faire passer le selfie pour une nouveauté serait légèrement faux. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est surtout qu’on a trouvé un mot pour parler de ces autoportraits et que, par conséquence... on en a beaucoup entendu parler.

Les autoportraits numériques ont fait leur apparition dès le début des années 2000. A l’époque, il est trop tôt pour se prendre en photo avec son téléphone portable, on utilise encore son appareil photo numérique. Et pas d’Instagram, de Facebook, de Twitter et encore moins de Snapchat… si les internautes font des selfies, c’est pour alimenter leur page MySpace et prendre leurs premières photos de profil.

Quand arrive Facebook, la “photo MySpace” prise soi-même tout flash dehors n’a plus la cote. Ce mauvais goût-là n’a plus sa place sur le tout nouveau (tout beau) réseau social des étudiants.

Pour que cette traversée du désert prenne fin, il faut attendre 2010 et une innovation technologique de taille: l’arrivée d’un objectif à l’avant de l’iPhone 4. La marque à la pomme participe ainsi au retour en force du selfie. Cette même année, l’application Instagram fait son apparition et devient rapidement l’épicentre du phénomène.

Deux ans plus tard, le très sérieux Time magazine inclut le terme dans son top 10 des mots de 2012, et en août 2013 “selfie” fait son apparition dans le Oxford English Dictionary, une référence.

“Selfie: une photographie que la personne a pris elle-même, généralement prise avec un smartphone ou une webcam et téléchargée sur un média social.”

Le terme est officialisé, dix ans après l’usage. Les recherches sur Google explosent.

Mais ça ne fait que commencer.

2. Les leaders de ce monde sont accros

L’évolution des technologies et le dictionnaire n’auraient pas suffi à faire du selfie le phénomène qu’il est aujourd’hui. Il fallait que les leaders de ce monde s’y mettent eux aussi.

“Pour se faire remarquer, le selfie c’est l’idéal”, résume Jessica Lamacque, la rédactrice en chef du magazine Fisheye qui consacrera son prochain dossier à cette folie du selfie. Voilà certainement pourquoi les stars l’ont adopté.

Progressivement, le selfie a contaminé le monde de la mode, les popstars, les sportifs, et même… les politiques.

On ne compte plus les autoportraits au mobile de Rihanna, Bieber, Miley Cyrus, Snoop Dog, Kim Kardashian ou encore Lou Doillon. Usain Bolt, Fernando Alonso et bien d’autres sportifs en font. Bill Clinton aussi. Michelle Obama, ses filles et leur chien s’y sont mis. Nadine Morano n’arrête plus. Bref, qui dit personnalité connectée dit autoportrait.

Retrouvez des selfies marquants dans le diaporama à la fin de cet article

Et quand les grands de ce monde ne le font pas d’eux-mêmes, il y a toujours quelqu’un pour les inclure dans leur selfie. Ça a été le cas du Pape François en août dernier:

Vous pensez avoir tout vu? “Même un cosmonaute a pris un selfie”, rappelle Jessica Lamacque. Véridique:

3. Des réseaux sociaux dédiés apparaissent

Les personnalités amplifient donc le phénomène en y prenant part. Mais certains ne se contentent plus de se tirer le portrait. C’est le cas de Justin Bieber qui vient d’investir 1,1 million de dollars dans un nouveau réseau social entièrement dédié aux selfies.

Intitulée Shots of Me, l’application soutenue par l’idole des adolescentes a fait son apparition sur l’Apple Store le 13 novembre.

Avec ses 46 millions d’abonnés sur Twitter, ses 57 millions de fans Facebook et ses 11 millions sur Instagram… Justin Bieber a donné un bon coup de pouce à cette nouvelle application. De quoi faire oublier que, quelques jours plus tôt, la première appli de ce type était lancée. Son nom: Selfie, tout simplement.

Il y a fort à parier que ces deux réseaux sociaux mobiles ne soient pas les derniers à arriver sur nos téléphones portables.

4. Le monde de l’art lui offre ses lettres de noblesse

Cette évolution n’a pas échappé au monde de l’art qui commence à intégrer les photographes mobiles dans les expositions.

“L’art ne pouvait pas balayer cette tendance”, confirme Jessica Lamacque de Fisheye qui a noté l’apparition du selfie lors la 12e Biennale de Lyon.

Avec “selfies désincarnés” - une série d’autoportraits déshabillés - l’artiste Xavier Cha s’est fait une place dans le prestigieux festival lyonnais. Dans la même mouvance, la première exposition entièrement consacrée au phénomène vient de s’ouvrir à Londres: The National #Selfie Portrait Gallery.

Pour Eloïse Capet, la présidente du Mobile Art Group of Paris (dit MOBAG), le selfie intègre progressivement l’art contemporain car “ce genre interroge la notion de profil, d’identité numérique, les règles de l’échange social de nos jours, l’ambiguïté entre virtuel et réalité… autant de thématiques passionnantes pour les artistes”.

Elle-même photographe mobile, Eloïse Capet réalise des selfies… sans visage et évolue aux côtés de figures féminines bien connues des “instagrammeurs”: Odre Lom - une artiste qui met en scène la femme enfant à travers ses autoportraits - ou encore Pilar Martinez - reine des selfies érotiques.

La future Cindy Sherman sera peut-être découverte sur Instagram...

5. Le selfie second degré finira de convaincre les “haineux”

Malgré toutes ces initiatives, il y aura toujours des réfractaires, des “haineux” plus connus sous le nom de “haters” sur le Web, qui préféreront se moquer de ceux qui se dévoilent en images.

Pour eux, le selfie est égocentrique, une mode de filles ou d’adolescents. Difficile de leur donner tort, mais eux aussi sont rattrapés par le phénomène.

Ils commencent à agréger le “pire” de ces autoportraits sur des blogs tels que “Selfies at Funerals” consacré aux photos prises lors d’enterrements. Puis cèdent à leur tour.

“Les plus réticents s’y mettent en détournant les codes existants, avec humour et second degré”, remarque Eloïse Capet qui constate que de plus en plus d’hommes se prêtent au jeu sur Instagram pour se moquer de leurs consœurs.

Voici comment des ovnis tels que “Selfies en contre-plongée” voient le jour:

Puisqu'on vous dit qu'il y a encore à faire avec les selfies.

Le selfie de Sasha et Malia Obama durant la cérémonie d'investiture 2013

11 selfies marquants

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