La première ministre du Québec, Pauline Marois, a dit jeudi ne pas savoir qu'en achetant un condominium au Mexique avec son mari Claude Blanchet, elle aurait pour voisin l'entrepreneur controversé Paolo Catania.
L'information rapportée par Le Devoir a suscité des interrogations, notamment quant à la sécurité de la première ministre. Le nom de Paolo Catania a été maintes fois entendu à la commission Charbonneau.
« J'ai appris que M. Catania avait acheté un appartement dans le même complexe que moi, mercredi, en même temps que vous. Je ne le savais pas, merci. » — Pauline Marois
Selon les informations du quotidien, Mme Marois et M. Blanchet ont acheté, le 15 juillet dernier, un penthouse dans un complexe immobilier luxueux de l'État de Jalisco, au Mexique. Le nom du complexe n'a pas été révélé pour des raisons de sécurité.
Paolo Catania et sa conjointe se sont aussi portés acquéreurs d'un penthouse dans le même complexe que Pauline Marois.
L'attachée politique de la première ministre, Marie Barrette, a révélé que Mme Marois a appris que l'entrepreneur serait son voisin, à la suite d'appels téléphoniques effectués par Le Devoir.
Ils ne seraient pas dans la même tour d'habitation, selon l'attachée politique, alors que deux autres sources indépendantes affirment que les deux couples occupent des appartements sur le même étage.
Sécurité de la première ministre
Toutefois, des questions sont soulevées quant à la sécurité de Mme Marois. Chaque transaction de la première ministre doit être signalée à la Sûreté du Québec (SQ), car les policiers doivent la suivre dans tous ses déplacements.
Depuis l'attentat raté contre Mme Marois au Métropolis le soir de son élection, les mesures de sécurité autour de la première ministre ont été renforcées.
La SQ a découvert cette affaire de voisinage à la suite de vérifications d'usage, a fait savoir Michel Brunet, conseiller aux communications aux enquêtes criminelles.
Paolo Catania
Paolo Catania est un homme d'affaires, dirigeant de l'entreprise Construction Frank Catania. Son nom a été maintes fois entendu à la commission Charbonneau.
L'ex-vice-président d'Infrabec Lino Zambito a affirmé lors de son témoignage en septembre 2012 qu'il a longtemps fait partie d'un cartel des égouts qui se répartissait les contrats à Montréal. Pour faire partie de ce groupe, a déclaré M. Zambito, il fallait payer 2,5 % de la valeur des contrats obtenus à Nicolo Milioto, qu'il décrit comme l'intermédiaire entre les entrepreneurs en construction et le clan mafieux Rizzuto.
Des bandes vidéo filmées en 2004 et 2005 pendant l'opération Colisée montrent Nicolo Rizzuto compter de l'argent devant Francesco Catania, père de Paolo Catania, au café Consenza, repaire du clan Rizzuto.
Paolo Catania fait également face à des accusations de fraude, de complot et d'abus de confiance dans le projet du Faubourg Contrecoeur. L'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, a nié les informations d'Elio Pagliarulo voulant qu'il ait reçu 555 000 $ en pots-de-vin de la part de Paolo Catania dans cette affaire.
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