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Un maire de la nuit élu à Paris pour la première fois

Il vient d'être élu maire de la nuit de Paris
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Paris a un nouveau maire. Et ce n'est ni Anne Hidalgo, ni Nathalie Kosciusko-Morizet. Il s'appelle Clément Léon et prendra ses fonction ce lundi 12 novembre après avoir été élu face à Damien Lorenzi, Gogol Premier, Nathalie Angelelli et Olivier Pellerin. Peut-être vous dites-vous que le HuffPost s'égare. Ce serait le cas si on faisait de lui le successeur de Bertrand Delanoë.

Mais il n'en est rien. Car le champ d'action de Clément Léon est bien plus limité. Il ne règne que sur la nuit et ses "administrés" ne sont que les fêtards de la capitale. Ce sont d'ailleurs 3000 d'entre eux qui viennent de le choisir -pour une durée indéterminée- comme premier maire de la nuit à Paris. Une initiative qui existe depuis dix ans à Amsterdam et qui voit le jour également à Toulouse ou Nantes. "La mairie, les patrons de bar et les riverains ont tous leurs représentants, pas les consommateurs, qui sont pourtant à la base du système", explique à BFM Eric Labbé, porte-parole du collectif organisateur de l'élection qui était déjà un fer de lance des Etats généraux de la nuit, en novembre 2010.

Métro la nuit et licences de taxis pour les particuliers

Largement en tête du premier tour qui avait lieu exclusivement sur Internet, Clément Léon a maintenu son avance lors du second tour qui a eu lieu dans une cinquantaine d'établissements nocturnes de Paris. Avec son slogan, "le changement, c'est Clément", cet organisateur de soirées de 31 ans arrivé à Paris il y a une dizaine d'années a fait mouche auprès des fêtards.

Il faut dire que ces promesses ont de quoi allécher les Parisiens. A commencer par sa réponse à la problématique qui revient sans cesse quand on parle de la nuit à Paris: les transports en commun. Pour Clément Léon, ils ne doivent pas s'arrêter de circuler. Il a milité pour "l'ouverture du métro jusqu'à 1h30 en semaine et toute la nuit le week-end d'un métro sécurisé". Cette initiative est déjà prise par la RATP, sur certaines lignes, à l'occasion de la Nuit blanche ou de la Saint-Sylvestre.

Au chapitre transports, le nouveau maire de la nuit propose aussi de créer des licences de taxis d'un genre nouveau. Certains particuliers pourraient, le week-end, utiliser leur véhicule pour transporter des fêtards; il s'agirait "de personnes en voie de réinsertion comme les chômeurs ou les bénéficiaires du RSA", explique-t-il. De quoi faire hurler les taxis parisiens d'autant qu'il demande également "l'abolition de la loi des 15 minutes d'attente" pour les véhicules avec chauffeurs (VTC). Enfin, pour être sûrs de se mettre à dos les chauffeurs, le jeune homme souhaite une campagne sur la sensibilisation des obligations des taxis. Il cite notamment "l'obligation de prendre les clients quels qu'ils soient à partir du moment où le taxi indique qu'il est libre".

La guerre avec les riverains est déclarée

Avant de se faire élire comme le représentant des consommateurs de la nuit, Clément Léon s'était assuré le soutien de nombreux professionnels de la nuit. De quoi se donner une légitimité dans son combat face aux riverains des établissements. Car c'est bien eux qu'il vise avec toute une série de propositions. Dans sa profession de foi, mise en ligne sur la page Facebook de l'élection, il s'adresse directement à eux. "Il me parait indispensable de rappeler aux riverains que le prix de leur loyer est amoindri car justement ils sont entourés de bars et clubs. Fermez ces lieux qui ont à eux seuls rénové les rues et dès demain, le prix des loyers sera très vite revu à la hausse", explique Clément Léon.

Parmi ce qu'il demande figure l'obligation pour "les propriétaires proposant des habitations autours d'un quartier de nuit d'installer des doubles vitrages". Il souhaite également interdire les fermetures administratives d'établissements "suite au témoignage abusif d'un seul riverain ou de la diffusion d'une pétition par un président de la copropriété".

Mais le nouveau maire de la nuit fait également des propositions plus consensuelles. Il en va ainsi de son idée d'instaurer un salaire minimum pour les DJ travaillant à Paris, de multiplier les "soirées au delà du périph' en promotionnant le grand Paris, les fêtes sur les toits et la réhabilitation de lieux inutilisés et parfois désaffectés" et de créer des mini-festivals nocturnes de deux jours maximum "faisant appel à toutes sortes d'art".

Néanmoins, le plus dur comment pour Clément Léon. Comme il le reconnait lui-même en conclusion d'une pétition qu'il a fait signer par les professionnels de la nuit, ses modes d'action sont pour l'heure très limités. "Voilà mes mesures concrètes que je compte exposer aux médias si je suis élu maire de la nuit à Paris", écrit-il. Convaincre le futur vrai maire de Paris sera nettement plus compliqué. A moins qu'il trouve un relais dans la prochaine équipe municipale. Anne Hidalgo a en effet annoncé qu'elle souhaitait créer un poste d'adjoint en charge de la nuit.

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