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«Les Champs pétrolifères» bientôt à l'Espace GO: le 450 se fera égratigner sans ménagement

«Les Champs pétrolifères» bientôt à l'Espace GO: le 450 se fera égratigner sans ménagement
Courtoisie / Maxime Leduc

Nouveau venu chez les dramaturges québécois, Guillaume Lagarde fera craquer le vernis de la banlieue et s’attaquera au penchant québécois pour l’apathie et le statu quo dans Les Champs pétrolifères, à l’Espace GO. Le metteur en scène Patrice Dubois est celui à qui revient la tâche de donner vie à son univers de failles et de craquelures, en dirigeant Marilyn Castonguay, Guillaume Cyr, Jacques Girard et Annette Garant.

Paysagiste approchant la quarantaine et auteur autodidacte, Guillaume Lagarde a séduit les dirigeants du Théâtre PÀP, Patrice Dubois et Claude Poissant, avec sa parole unique et non formatée. «Guillaume est un auteur qui n’est pas passé par les écoles, qui ne vient pas de notre milieu et qui parle des choses autrement. C’est la mission de notre compagnie de découvrir ce genre de voix. Avec les années, c’est évident qu’on souffre du syndrome de la nouveauté et de la rareté, mais je nous souhaite aussi de pouvoir accompagner un auteur comme lui, que d’autres théâtres prennent le relais et qu’on poursuive notre collaboration dans le futur.»

Selon Patrice Dubois, le théâtre québécois des dernières années a un faible généralisé pour l’écriture syncopée, l’art du monologue et les autoréférences aux manières de dire les choses du milieu artistique, à défaut de réellement donner la parole aux personnages qu’on veut évoquer.

Il apprécie donc énormément le travail de Lagarde, qui sort des sentiers battus et qui semble moins conscient de la mise en scène qui viendra enrober son texte. «Son œuvre se situe plus dans une écologie littéraire que dramaturgique. Quand son texte se retrouve entre mes mains, mon travail de metteur en scène consiste à ressortir les situations dramatiques, exacerber les personnages et rendre pôles contraires de plus en plus fort.»

Les pôles dont il est ici question sont ceux de Barbara, Bernard et Bruno, les membres d’une famille qui entretiennent la façade qui les nomme aux yeux de la société – belle maison, propreté des lieux, environnement matériel contrôlé – et qui sont bouleversés par l’arrivée d’une jeune fille. Ainsi, le fils colérique, la mère chargée d’amertume et le père apathique tenteront de s’ajuster à sa présence en la traitant comme un objet.

«La pièce représente le Québec après les grands projets des années 60, 70 et 80, quand tout à coup on a figé quelque chose, explique Dubois. Comme si tous les grands projets étaient devenus impossibles et qu’ils devaient tous entrer dans une colonne de chiffres. C’est un peu à l’image de la banlieue de nos vies quand on tombe dans le statu quo : après avoir eu nos enfants et s’être endetté, on est bloqué de partout, on travaille pour ça et il n’y a plus rien qui avance.»

Pour interpréter Blanche, celle qui vient ébranler les colonnes du temple banlieusard, Patrice Dubois a choisi Marylin Castonguay. «Ça prenait une actrice qui pouvait à la fois jouer une jeune punkette et un côté très femme. Marylin est capable de nous faire croire à l’enfant de la rue au début et de nous bouleverser comme homme en devenant la femme que la famille a fabriquée. On est constamment dans les aller-retour entre elle qui les bouleverse et eux qui tentent de la mouler à leur image.»

Les Champs pétrolifères - 19 novembre au 14 décembre 2013 - Espace GO

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