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Voici à quoi ressemble le «filtre Coderre»

Voici à quoi ressemble le «filtre Coderre»
Radio-Canada

L'Équipe Denis Coderre a posé des questions très précises et très personnelles à ses candidats avant de valider leur candidature. Mais le parti n'a pas nécessairement utilisé les réponses au « filtre Coderre » pour les accepter. C'est ce que révèle le questionnaire de 20 pages obtenu par Radio-Canada.

Un texte de Thomas Gerbet

Dans son « formulaire d'approbation de candidature », l'Équipe Coderre pose 37 questions très précises et détaillées à ses candidats. Elle leur demande d'y répondre en totalité et avec franchise, le tout sous le sceau d'un notaire ou d'un commissaire à l'assermentation.

Sans surprise, les candidats ont eu à dévoiler les associations professionnelles et les partis politiques dont ils ont été membres, de même que les enquêtes, plaintes, accusations et condamnations dont ils ont fait l'objet. Le questionnaire s'intéresse à d'éventuelles procédures pour « financement illégal » ou « réception de cadeaux illégaux ». Mais il n'est pas demandé aux candidats s'ils ont posé ces gestes dans le passé, sans être inquiétés par la justice.

Beaucoup de détails

Le formulaire ratisse large pour identifier tout ce qui « pourrait nuire à (la) campagne ou à celle de l'Équipe, ou causer un embarras à son chef ». Les candidats ont dû fournir une copie de tous leurs écrits publiés dans le passé, que ce soit sous forme de lettre, blogue ou livre.

Tout y passe, de la situation familiale et financière (même du conjoint) en passant par leurs mauvais coups au cégep ou à l'université : « Avez-vous déjà été suspendu, renvoyé ou enjoint de vous retirer d'un établissement postsecondaire? Si oui, veuillez fournir les détails appropriés ». Il leur est également demandé de fournir les coordonnées de leurs anciens employeurs (depuis la fin des études secondaires ou depuis 10 ans) et la raison de la cessation d'emploi.

Denis Coderre veut même connaître les loisirs de ses candidats : « De quels organismes sociaux, récréatifs, politiques, culturels, communautaires ou autres, au Canada ou ailleurs, constitués de manière formelle ou non, avez-vous été membre? »

De l'importance du questionnaire dans le choix des candidats

Difficile à dire, puisque les responsables de la campagne mentionnent en introduction : « Il est important de noter que le formulaire, une fois complété, ne servira pas nécessairement à qualifier ou disqualifier un candidat désirant se joindre à l'équipe Denis Coderre ».

La mairesse sortante de l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson, n'a pas été obligée de remplir le questionnaire, de même que l'autre coprésident de la campagne de l'Équipe Coderre, l'ancien ministre Pierre Bélanger.

Un autre « filtre Coderre » après les élections

Anie Samson nous a indiqué s'être tout de même soumise au questionnaire. Elle précise que ce n'est qu'une première étape. « Ça va plus loin que ça, il y a des avocats qui regardent ça. Certains candidats ont dû passer un filtre supplémentaire (une rencontre) parce qu'il y avait des questions qui suscitaient le doute sur certaines choses de leur passé ».

Elle tient à ajouter que les candidats de l'Équipe Coderre qui seront élus devront de nouveau se soumettre à un questionnaire après le 4 novembre. « Pour s'assurer que si l'on a des postes d'autorité, tout va être pris en compte, pour assurer cette confiance envers nos citoyens ».

Dans le cas du candidat Robert Zambito qui a dû démissionner, le « filtre » n'a pas fonctionné. « Au moment de son recrutement, M. Richard L. Zambito a, comme tous nos candidats, rempli un questionnaire exhaustif assermenté et rien d'irrégulier n'y apparaissait », précisait un communiqué publié par le parti.

Denis Coderre avait tenu à préciser que « le filtre a fonctionné, dans le sens que moi, j'ai posé toutes les questions. Dans la mesure où il y a d'autres choses qui arrivent, je n'ai pas attendu quatre jours et je ne me suis pas entouré de gens qui font de la gestion de crise, j'ai tiré la plogue tout de suite ».

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