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Surveillance électronique: Edward Snowden soutenu par une majorité de Canadiens, de Britanniques et d'Américains, selon un sondage

Snowden soutenu par une majorité de Canadiens, Britanniques et Américains
HONG KONG - 2013: (EDITOR'S NOTE: ONLY AVAILABLE TO NEWS ORGANISATIONS AND NOT FOR ENTERTAINMENT USE) In this handout photo provided by The Guardian, Edward Snowden speaks during an interview in Hong Kong. Snowden, a 29-year-old former technical assistant for the CIA, revealed details of top-secret surveillance conducted by the United States' National Security Agency regarding telecom data. (Photo by The Guardian via Getty Images)
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HONG KONG - 2013: (EDITOR'S NOTE: ONLY AVAILABLE TO NEWS ORGANISATIONS AND NOT FOR ENTERTAINMENT USE) In this handout photo provided by The Guardian, Edward Snowden speaks during an interview in Hong Kong. Snowden, a 29-year-old former technical assistant for the CIA, revealed details of top-secret surveillance conducted by the United States' National Security Agency regarding telecom data. (Photo by The Guardian via Getty Images)

Selon un nouveau sondage international, une majorité de Canadiens et Britanniques auraient une opinion favorable d'Edward Snowden, mais pour les Américains, leur compatriote serait soit un héros soit un traître.

Ce sondage effectué par Angus Reid Global conclut que le Canada est le plus grand partisan de l'ancien agent de la NSA, avec 67% d'opinions favorables, suivi par le Royaume-Uni (60%).

L'opinion publique américaine est plus divisée: 51% des participants l'érigent en héros, tandis que les 49% restants en font un traître. L'opinion est aussi partagée entre jeunes et vieux, une majorité des Américains âgés de moins de 35 ans défendant Edward Snowden tandis que les plus de 55 ans le condamnent.

Un problème venu de nulle part

L'ancien employé de l'agence d'espionnage a défrayé la chronique en révélant au grand public que la NSA mettait sur écoute les téléphones d'au moins 35 dirigeants dans le monde.Ce natif de Caroline du Nord, âgé de 30 ans, aujourd'hui réfugié en Russie, a mis sur le devant de la scène la question de la surveillance électronique.

«Il est évident qu'il est devenu le catalyseur et la manifestation concrète d'un problème qui paraît normalement abstrait et vague», déclare Angus Reid, président de Angus Reid Public Opinion.

«Ce problème est intéressant parce qu'il vient de nulle part. Il fait maintenant partie des cinq plus gros problèmes dans chacun des trois pays.»

Plus de 4500 Canadiens, Britanniques et Américains ont pris part à ce sondage en ligne, portant sur leur position vis-à-vis de la surveillance électronique.

Les Britanniques plus tolérants face à la surveillance électronique

Les participants dans les trois pays se sont dits méfiants sur la façon dont leur gouvernement obtient ses données et la façon d'utiliser ces informations.

Les Canadiens et les Américains se sont montrés plus virulents vis-à-vis de la surveillance électronique que les Britanniques. Au Royaume-Uni, 52% des participants ont déclaré que surveiller les communications sur internet ne devrait pas être toléré, contre 60% aux États-Unis et au Canada.

«Au Royaume-Uni, la tolérance est un peu plus élevée sur ce sujet, c'est probablement dû à leur longue expérience avec la vidéosurveillance, l'IRA et autres problèmes de sécurité auxquels ils ont dû faire face ces dix dernières années», indique Angus Reid.

Un nombre très restreint de participants a déclaré penser que l'information doit être utilisée pour «pour tout usage choisi par le gouvernement». Seuls 5% aux États-Unis et au Canada et 7% au Royaume-Uni déclaraient avoir confiance en leur gouvernement.

Mais presque la moitié des participants dans chaque pays est d'avis que les gouvernements utiliseront de toute façon l'information selon leur bon vouloir.

«Cela montre un grand cynisme», commente Angus Reid.

«Les agences de surveillance sont maintenant dans l'obligation de répondre à ces accusations.»

Des divisions politiques

Le sondage a aussi montré des divisions entre partis politiques dans les trois pays. Aux États-Unis, les républicains sont plus méfiants sur le sujet de la surveillance électronique que les démocrates. Ainsi, 9 Américains sur 10 ayant voté pour les républicains en 2012 ont déclaré ne pas avoir confiance en leur gouvernement pour l'usage des informations.

Au Canada, les partisans du Parti conservateur se sont montrés beaucoup plus tolérants sur le sujet, et plus enclins à faire confiance au gouvernement. Au Royaume-Uni, les partisans du premier ministre David Cameron se montrent plus favorables à la surveillance et plus enclins à considérer Edward Snowden comme un traître que comme un héros.

«Ces divisions politiques sont le vrai point intéressant du sondage», estime Angus Reid.

«Au cours de ma carrière, j'ai rarement vu les républicains américains, les partisans du Labour anglais, les libéraux canadiens et les partisans du NPD prendre plus ou moins la même position sur un sujet.»

Dans les trois pays, une majorité de participants a déclaré donner une grande importance au fait que le gouvernement espionne les communications sur internet.

Presque 80% ont considéré comme grave le problème de la surveillance électronique. Selon Angus Reid, cela montre que la saga Snowden et ses implications politiques ont vraiment touché un nerf sensible et pourraient avoir des répercussions dans les prochaines élections.

Une histoire ancrée sur plusieurs années

«Pendant des générations, nous avons considéré la cybersécurité comme notre meilleur moyen de défense contre nos ennemis, dit-il. Et voilà que ces agences sans nom et sans visage doivent maintenant faire face à une vague d'opinions négatives.»

Selon Angus Reid, le public gardera l’œil désormais sur ces agences.

«Cette histoire restera ancrée pendant plusieurs années, car les gouvernements et agences sont à la recherche d'un moyen de regagner l'opinion publique et tentent de trouver comment s'en sortir politiquement.»

Le sondage a été effectué le 23 octobre sur un panel de 4536 participants, dont 1519 Canadiens, 1010 Américains et 2007 Britanniques. Les sondages en ligne n'ont pas de marge d'erreur, car ils ne consistent pas en une sélection au hasard comme pour les sondages par téléphone, mais d'après Angus Reid, des panels de cette taille impliquent en général une marge d'erreur de plus ou moins 3%.

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