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La progression fulgurante de Chiasson

La progression fulgurante de Chiasson

Il joue dans la première unité d'avantage numérique, en désavantage numérique, il remplit le filet adverse, il distribue des mises en échec. Il semble qu'il n'y a rien qu'Alex Chiasson ne fait pas.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Et pourtant, quand la mise au jeu sera effectuée mardi soir, à Montréal, pour le duel entre les Stars de Dallas (5-5-1) et le Canadien (7-5-0), le Québécois en sera seulement à un 19e match dans la Ligue nationale.

« Je suis un peu nerveux, a admis Chiasson, mardi matin. Ça fait deux semaines que je pense à ce match. Pendant la saison, on n'y pense pas vraiment. Mais hier, quand on a atterri, c'était émotif. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. La première présence va m'aider. C'est un moment que je n'oublierai jamais. »

Une cinquantaine d'amis et de membres de sa famille assisteront en personne à son premier match au Centre Bell, là où tout a commencé pour lui quand les Stars l'ont repêché au 38e rang en 2009.

Depuis ce temps, c'est l'histoire d'une progression graduelle, devenue exponentielle dès qu'il a mis le pied sur une patinoire de la LNH. En 3 saisons à Boston University, il a amassé 99 points en 108 sorties.

« J'avais besoin de développement physique et pour moi, les études, c'était important, explique-t-il au sujet de son choix des rangs collégiaux, plutôt que du hockey junior majeur. Tu ne sais jamais ce qui peut se passer dans une carrière au hockey. »

Il a amorcé la campagne 2012-2013 dans la Ligue américaine. Ses 13 buts et 35 points ont alors convaincu les Stars qu'il méritait un essai avec les grands. Et quel essai : 7 points en 7 matchs, dont 6 buts. Et avec 9 points en 11 sorties cette saison, il n'a visiblement pas perdu sa touche.

« Autour du filet, il a un don pour marquer, estime son entraîneur-chef, Lindy Ruff. Il va marquer à genoux, dos au filet, il est un de nos meilleurs pour dévier des rondelles. Il a du flair autour du filet. »

« Mon camp a vraiment été important, estime le numéro 12. Mes sept matchs l'an passé m'ont aidé, mais ça ne fait pas une carrière. J'avais besoin d'un gros camp pour m'aider à m'intégrer dans l'équipe. »

Il est encore tôt pour se prononcer sur le type de carrière qu'il connaîtra. Mais pour l'instant, il peut se vanter d'avoir marqué 9 buts à ses 10 premiers matchs, ce que seul Teemu Selanne a accompli parmi les joueurs actifs. Pas mal pour commencer...

De Boucher à Robidas à Chiasson

Sur la glace, Chiasson en doit beaucoup à Ray Whitney, son partenaire de trio avec Cody Eakin. « Il a joué 20 saisons dans la LNH, il a inscrit 1000 points, plus de 1200 matchs... Il a vu plusieurs jeunes arriver dans la ligue », rappelle Chiasson.

Mais hors glace, c'est à son coéquipier et compatriote québécois Stéphane Robidas qu'il doit une fière chandelle.

« Stéphane a été mon bras droit. Il m'a pris dans sa famille, je lui en dois beaucoup. C'était facile pour lui de dire : fais ci, fais ça. Mais il m'a vraiment aidé dans la vie quotidienne d'un joueur. Je ne connaissais pas grand-chose, je vivais à l'hôtel au début. Je me ramassais souvent chez lui; sa femme, Marie-Ève, me faisait à souper. Ce sont les petites choses comme ça que les partisans ne réalisent pas, mais moi, en tant que joueur, ça m'a beaucoup aidé. C'est un chic type. »

« Je pense honnêtement que je n'ai pas fait grand-chose, explique Robidas, un vétéran de 36 ans. Quand j'ai joué à Montréal, entre Québécois, on se tenait, on n'est pas beaucoup. Moi, j'ai eu Philippe Boucher quand je suis arrivé à Dallas qui m'a beaucoup aidé, je pense que je voulais juste rendre la pareille, aider les Québécois. C'est le fun de parler en français un peu et je pense que c'est lui qui a fait le travail sur la patinoire, il démontre son talent. »

L'autre francophone

Il n'y a peut-être que deux Québécois chez les Stars, mais ils ne sont pas seuls à parler la langue de Molière. Un cousin français, Antoine Roussel, fait la pluie et le beau temps.

L'athlète de 23 ans, natif de Roubaix, ne compte que 2 passes en 11 matchs. Mais ses 45 minutes de pénalités et ses 21 mises en échec en disent long sur son style de jeu. Dans une conversation à bâtons rompus, Chiasson parlait de Roussel comme d'un « poison ». « Tu veux l'avoir dans ton équipe », ajoute-t-il.

« L'an passé, il est arrivé au camp avec le numéro 60, rappelle Robidas. Personne ne pensait qu'il se taillerait un poste. Mais il a une seule vitesse, c'est 100 miles à l'heure. Il est intense, c'est un petit baveux, il se bat, il n'a pas peur de personne. Il bloque des lancers et avec sa rapidité, il crée des choses en attaque. Et c'est un Français, parfois, il dit des choses sur la glace, on n'est pas sûrs. L'an passé, il avait dit à Getzlaf qu'il devrait se retirer après son contrat de sept ans! »

À noter

  • Les Stars tenaient un entraînement optionnel mardi matin. Roussel et Erik Cole n'ont pas parlé aux membres des médias.
  • Lindy Ruff a refusé de confirmer l'identité de son gardien pour le duel contre le Tricolore. Kari Lehtonen a remporté la victoire lundi soir à Buffalo. Son auxiliaire est l'ancien du Canadien Dan Ellis.
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