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Tartous, une oasis de paix alaouite en Syrie

Tartous, une oasis de paix alaouite en Syrie

La ville portuaire de Tartous, ne correspond pas à l'image qu'on se fait de la Syrie en proie à une guerre civile sanglante depuis plus de deux ans. Les familles profitent des douceurs du bord de mer et la ville est émaillée de constructions plutôt que de ruines.

Les jeunes hommes passent leur journée de congé à fumer la chicha et les pères de famille à jouer avec leurs enfants plutôt qu'à se battre comme bon nombre de leurs compatriotes ailleurs au pays.

Tartous est aussi bien entourée par l'armée. Le port, un point stratégique, est le deuxième port commercial au pays. Et c'est ici que la Russie, une alliée indéfectible de la Syrie, mouille sa seule flotte de navires militaires à l'extérieur de l'ancienne Union soviétique.

Comme toutes les personnes rencontrées à Tartous, Ahmed Ghanem, historien, décrit le conflit comme une lutte entre les forces gouvernementales et des groupes terroristes commandités par des puissances extérieures. Il croit que c'est l'histoire même de la ville, porte d'entrée de la Syrie à travers les âges, qui empêche les combats d'atteindre Tartous.

« Les banlieues de Damas et Alep sont traditionnellement plus conservatrices, Tartous est à l'opposé de ça. Quand les groupes extrémistes sont arrivés là-bas, ils ont trouvé un climat propice pour s'établir et progresser mais ici, c'est impossible », dit Ahmed Ghanem.

La population de Tartous est majoritairement alaouite, la minorité religieuse à laquelle appartient le président Bachar Al-Assad. La loyauté des habitants au régime ne fait pas de doute.

Près d'un million de Syriens sont venus à Tartous prendre congé des combats et des bombardements constants. Selon les autorités locales, la population de la ville et des régions avoisinantes a plus que doublé. Selon toutes les apparences, Tartous est une oasis de paix.

Mais la Ville envoie des milliers de ses jeunes hommes au front se battre dans les rangs de l'armée de Bachar Al-Assad et partout en ville on rend hommage à ceux qui n'en reviendront pas.

Leurs photos placardées un peu partout dans la ville illustrent ce qui est moins souvent rapporté quand on parle de plus de 115 000 victimes du conflit syrien: les pertes de l'armée sont importantes. Quelque 500 visages ornent un mur que l'on a baptisé le mur des martyrs, ils ne représentent qu'une fraction des soldats morts au combat.

Impossible d'obtenir le nombre exact de soldats morts dans le conflit, mais selon l'Obsersatoire syrien des droits de l'homme, un peu plus de 27 000 soldats de l'armée régulière ont payé de leur vie.

Dans cette ville clairement rangée du côté du régime syrien, ces pertes humaines n'ébranlent pas la certitude d'une victoire que les résidents croient prochaine et nécessaire.

D'après un reportage de Marie-Ève Bédard

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