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Un intellectuel iranien menacé d'expulsion du Canada

Un intellectuel iranien menacé d'expulsion du Canada

Il est de plus en plus fréquent qu'Ottawa expulse des ressortissants étrangers en raison de leur casier judiciaire. Cette fois-ci, Immigration Canada a ciblé un intellectuel iranien qui s'oppose au régime islamique de Téhéran, le soupçonnant d'activités terroristes.

Il s'agit de Djaber Kalibi, un homme de 77 ans que le Canada considère comme une menace à la sécurité nationale.

Né en Iran, M. Kalibi a fui son pays en 1981 pour des raisons politiques, après l'arrivée au pouvoir du régime islamique. Un régime qu'il dénonce haut et fort depuis plus de 30 ans.

« Oui, il en est fier et j'en suis fière également. Je pense que c'est extrêmement bien d'avoir dédié toute sa vie à vouloir mettre fin à ce régime de terreur en Iran », estime sa belle-fille, Nastaran Daniali.

Djaber Kalibi vit au Québec depuis 2005 avec sa femme et ses deux belles-filles. Huit ans sans histoire. Mais tout récemment, il a reçu un avis d'Immigration Canada sur lequel il est écrit qu'on veut l'expulser « pour des motifs de sécurité » et parce qu'on le soupçonne « de se livrer au terrorisme ».

Immigration Canada reproche à Djaber Kalibi d'avoir omis de déclarer à son arrivée qu'il avait fait trois ans de prison en France dans les années 80 pour avoir entreposé des explosifs destinés à la résistance iranienne. M. Kalibi explique qu'il ne se croyait pas obligé de le faire puisqu'il a obtenu un pardon pour ce crime.

« J'étais condamné par la France il y a une trentaine d'années. Après, on a été relaxé par la Cour de cassation et on a obtenu la nationalité française. On est revenu ici. [Ça fait] huit ans qu'on est ici. Quel acte de terrorisme on a fait? Rien du tout », dénonce Djaber Kalibi.

« Pour nous, c'était vraiment une surprise énorme. C'était incroyable d'avoir cette situation », affirme Djaber Kalibi, qui a appris la nouvelle cet été.

Mouvement d'appui

Une vingtaine de professeurs de niveau collégial et universitaire ont signé une pétition qui dénonce l'expulsion de Djaber Kalibi. Parmi eux figure Hadi Qaderi, professeur de politique au Cégep de Maisonneuve, qui connaît bien la famille Kalibi.

« Ça veut dire que s'il est ici depuis neuf ans, et qu'on croyait qu'il était dangereux ou pour des activités terroristes, on ne l'aurait pas laissé ici. Et sa femme a une garderie avec des enfants. Je trouve que c'est vraiment en soi quelque chose qui est illogique », souligne Hadi Qaderi.

M. Qaderi ne comprend pas pourquoi le Canada veut mettre à la porte un homme qui dénonce l'Iran, un régime que le gouvernement canadien condamne durement, et ce, depuis longtemps.

Citoyenneté et Immigration Canada considère que Djaber Kalibi a commis une faute importante et qu'on doit l'expulser du pays. M. Kalibi pourra quant à lui défendre sa cause une dernière fois mardi prochain devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR).

D'après un reportage de Normand Grondin

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