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Payer les donneurs de rein serait payant, selon une étude

Payer les donneurs de rein serait payant, selon une étude

Offrir 10 000 $ à des donneurs vivants de rein pourrait augmenter les dons et améliorer la qualité de vie des patients dialysés, à un bon rapport coût-efficacité, concluent des médecins canadiens.

Selon la Dre Lianne Barnieh, de l'Université de Calgary, le modèle qu'elle conçu avec ses coauteurs démontre qu'offrir une telle somme, tout en présumant que cela augmentera de 5 % le nombre de greffes de rein sur des patients dialysés, serait moins cher et plus efficace que le système actuel de don d'organe.

Les économies seraient réalisées sur les coûts de dialyse, explique la Dre Barnieh. La durée et la qualité de vie des patients souffrant d'insuffisance rénale seraient aussi améliorées, selon la spécialiste.

Présentement, il n'existe pas de compensation ou de sommes incitatives pour les donneurs au Canada. Certaines de leurs dépenses peuvent toutefois leur être remboursées.

Les auteurs de l'étude parue dans l'American Society of Nephrology ont utilisé la somme de 10 000 $ parce que dans un précédent sondage, 54 % des répondants qui n'auraient pas envisagé de donner un rein l'auraient fait pour un proche si on leur offrait ce montant. Les coûts d'un tel système ne sont pas connus et n'ont pas été inclus dans le modèle. Les auteurs ont utilisé des dollars canadiens de 2010.

4 critiques, réfutées

Un éditorial accompagnant la parution de l'étude énonce puis réfute les principales critiques que l'on pourrait reprocher à l'idée de payer des donneurs de rein vivants. L'éditorialiste, le Dr Peter Reese de l'Université de la Pennsylvanie, énonce d'abord les quatre critiques principales contre l'idée de payer pour le don d'organe vivant.

  • cela force les personnes à accepter des risques qu'ils auraient, autrement, trouvés inacceptables (la mentalité du « tout le monde a un prix »);
  • les personnes de faible niveau socio-économique pourraient être particulièrement vulnérables à la tentation de vendre un rein;
  • en introduisant l'argent, on détruit l'altruisme;
  • permettre à quelqu'un de vendre son corps ou des parties de celui-ci est dégradant.

Les trois premières critiques sont testables, mais la dernière ne peut être vérifiée empiriquement, note le Dr Reese. Les études, dit-il, n'appuient pas les quatre grandes critiques. L'expert américain écrit que les tendances à offrir des incitatifs financiers, pour cesser de fumer ou pour perdre du poids par exemple, suggèrent « qu'il est temps d'envisager le paiement pour des dons vivants ».

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